Finissons-en avec Épicure !
"Ah, toi, tu es vraiment un épicurien!" Combien de fois l'ai-je entendue celle-là?
Eh bien non, je ne suis pas épicurien, pas vraiment. En tout cas, pas au sens auquel on l'accommode. Mais c'est comme ça, dès qu'on parle de bouffe ou de pinard (et qu'on est court sur pattes en matière d'imagination), ce pauvre Épicure, il faut absolument qu'on le mette à toutes les sauces. Ketchup et cache-misère.
Il y eu les havanes (excellents par ailleurs les Hoyo de Monterrey), et puis ce nom si pratique, "so chic" comme disent les blogueuses provinciales, s'est répandu tel un symbole de la gourmetitude, pour nouveaux riches de préférence. Des cuvées, des confitures, des plats, du champagne, des enseignes de magasins, des prix commerçants, des intitulés de blogs, des marques de distribution, des noms de restaurants, de cafeterias, des chips, des événements, jusqu'à des noms de godasses…
Au delà de la banalité de ce nom tartignole, de son côté grande trouvaille géniale de commercial à chaussures pointues, le problème (et c'est là que ça devient cocasse), c'est qu'il s'agit d'un contre-sens tragique. Invoquer Épicure pour vendre l'abondance, la munificence, le luxe, c'est prouver à tous qu'on faisait la sieste pendant les cours de philo, bien au chaud contre le radiateur du fond. Sa doctrine était à l'envers de ce que nous appelons aujourd'hui la société de consommation.
Le penseur du Jardin était un adepte de la frugalité, on sait même qu'il était quasiment végétalien, tolérant juste parfois un peu de fromage. Sa boisson de référence était l'eau, il ne faisait que très peu de cas du vin. Le plaisir, chez Épicure, est dans la sobriété, voire l'austérité, à l'inverse de ce que 'on veulent vendre désormais les épiciers et les marchands de luxe, tout ceux qui veulent donner de grands airs à leurs produits ou à leur raison sociale.
Eh bien non, je ne suis pas épicurien, pas vraiment. En tout cas, pas au sens auquel on l'accommode. Mais c'est comme ça, dès qu'on parle de bouffe ou de pinard (et qu'on est court sur pattes en matière d'imagination), ce pauvre Épicure, il faut absolument qu'on le mette à toutes les sauces. Ketchup et cache-misère.
Il y eu les havanes (excellents par ailleurs les Hoyo de Monterrey), et puis ce nom si pratique, "so chic" comme disent les blogueuses provinciales, s'est répandu tel un symbole de la gourmetitude, pour nouveaux riches de préférence. Des cuvées, des confitures, des plats, du champagne, des enseignes de magasins, des prix commerçants, des intitulés de blogs, des marques de distribution, des noms de restaurants, de cafeterias, des chips, des événements, jusqu'à des noms de godasses…
Au delà de la banalité de ce nom tartignole, de son côté grande trouvaille géniale de commercial à chaussures pointues, le problème (et c'est là que ça devient cocasse), c'est qu'il s'agit d'un contre-sens tragique. Invoquer Épicure pour vendre l'abondance, la munificence, le luxe, c'est prouver à tous qu'on faisait la sieste pendant les cours de philo, bien au chaud contre le radiateur du fond. Sa doctrine était à l'envers de ce que nous appelons aujourd'hui la société de consommation.
Le penseur du Jardin était un adepte de la frugalité, on sait même qu'il était quasiment végétalien, tolérant juste parfois un peu de fromage. Sa boisson de référence était l'eau, il ne faisait que très peu de cas du vin. Le plaisir, chez Épicure, est dans la sobriété, voire l'austérité, à l'inverse de ce que 'on veulent vendre désormais les épiciers et les marchands de luxe, tout ceux qui veulent donner de grands airs à leurs produits ou à leur raison sociale.
On me dira qu'on peut faire un parallèle entre "l'épicurisme alimentaire" et le style de vie, celui du "vivre de peu" que décrit Delteil à la fin de sa vie, mais, définitivement, la notion de plaisir défendue par Épicure telle qu'elle nous a été décrite est autrement plus austère. En permanence, derrière chacune de ses "bouchées philosophiques", pour protéger l'ataraxie, l'équilibre, se terre la douleur, la souffrance dans sa vision quasi-catholique, cousine du péché qu'on nous vendra plus tard. Nietzsche l'accusera même d'ascétisme. Très très loin de l'image de bon vivant.
Ah, oui, au fait, j'ai oublié de vous dire: définitivement, à table, je ne suis pas épicurien, mais hédoniste, ou jouisseur, parfois même débauché. Le plaisir ne me vient pas par accident.
Hey ! (Vincent, c'est l'heure de ta) piqûre ! (de rappel)
RépondreSupprimerHum.
L'hédonisme est aussi une ascèse, même si je dormais contre le radiateur. "Bon vivant" est mon terme préféré.
RépondreSupprimerBon et beau texte avec une iconographie réjouissante !
Excellent !!!
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