Cuisine inhumaine ?



Il y a des portes dont nous n'avons pas les clefs. À cet égard, le drame de Benoît Violier nous impose le respect, et une certaine retenue. Ce qu'il s'est passé dans la tête de ce chef reconnu, célébré, par ceux qu'il considérait comme ses pairs, nous ne le sauront jamais vraiment. Laissons-lui sa part de silence.
Il n'empêche que ce suicide m'éloigne encore un peu plus de cette gastronomie à paillettes pour laquelle je n'ai finalement jamais eu grand goût. Gastronomie de performance, de démonstration, d'apparence. Cuisine inhumaine à force de vouloir être surhumaine?
Comme dans un verre de vin, il me semble qu'on peut lire dans une assiette, les joies et les tourments de ceux qui les ont réalisés. Et dans les constructions alambiquées de la gastronomie contemporaine, je ressens surtout des angoisses, un ambition démesurée, des soucis d'argent. Avant même la première bouchée, vous voilà l'estomac brûlé par l'acidité.
Puisse ce drame nous faire réfléchir sur l'ingrédient majeur des grands plats, ceux qui se mangent plus qu'ils ne se dégustent: l'amour. Et nous invite à une vision plus apaisée de la cuisine. Humaine.



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