Sur la route de Pampelune…


Dieu sait si j'adore la France, mais à chaque fois que je traverse l'Espagne, les Espagnes, je suis ébloui par leurs paysages, sublimes, ces horizons, surtout. Rien que depuis l'autoroute, ce sont des décors de cinéma qui défilent devant vos yeux, un vrai road movie qu'on se verrait jouer au volant d'un énorme Mack ou d'un beau Berliet Gazelle. On pourrait parler d'Andalousie, de ce moment émouvant quand l'A-4 se fend, se sépare pour franchir le Despeñaperros, de la solitude héroïque de la Mancha vers les douze moulins de Consuegra, de la traversée des sombres montagnes galiciennes via l'A-52 ou l'A-6, de l'A-1 qui dévale sur Madrid… Là, c'est tout simple, on quitte Barcelone, on passe les usines fumantes du Llobregat, les vignes moches, plates, industrielles du Penedès et, dès qu'on bifurque sur l'AP-2, dès qu'on approche de la Conca de Barberà, l'air se purifie, le regard porte. Même sensation, puissance dix, quand, naturellement, se dessine la limite géographique de l'Aragon, ces étendues, immenses, cette terre rouge, ce relief tabulaire. On se croirait dans un western! Une fois passé le méridien de Greenwich, en haut des collines apparaissent  les premiers toros de tôle (ça me fait d'ailleurs penser qu'il faudra à l'occasion que je vous parle du plus célèbre toro espagnol, qui contre toute attente est catalan…) On frôle les clochers de Saragosse, un clin d'œil à la Rioja baja puis la c'est la Navarre qui vous souhaite la bienvenue en espagnol bien sûr, mais aussi en basque et en français. Les incroyables Bardenas reales (dont je parlais ici) et peu à peu la nature reverdit, une ciel océanique, changeant, quelques gouttes de pluie, voici le Pays basque. Comme toujours, crise ou pas, tout est propre, pimpant presque un peu suisse, nous voici chez les riches, loin de cette crasse un peu espagnolasse comme on dit parfois un peu méchamment à Toulouse, de ce côté un peu délabré, négligé, ou pas vraiment fini de tant de villes catalanes. Quelques chants d'hommes sur l'autoradio, 16° C. au thermomètre. Pampelune, donne-moi tes sourires dont tu n'es pas avare, sors ton meilleur vin, des brocs de cidre et des piments, un train de côtes bien mûres! J'arrive, j'ai soif et j'ai faim!






Commentaires

  1. Ma première rencontre avec le Pays Basque a été assez violente : Bilbao, une étape sur la route des Yvelines depuis... Malaga! J'ai eu tout de suite cette réflexion : on se croirait en Suisse! Le froid navideño y faisait aussi pour beaucoup.
    Première découverte des pintxos et de la VRAIE gastronomie aussi, un peu de raffinement après 6 mois intensifs de pescaïto de la bahia.
    J'ai aussi longtemps pratiqué l'AP7 de Malaga à Girona, deux mondes différents, et trop souvent aussi la ligne droite de aquel lugar con queso manchego cuyo nombre... on y est vraiment... Très bien vu la descente aux enfers du desfi-despla-delsfla-ñaña : je n'ai toujours pas réussi à prononcer correctement, pareil avec Zaragoza!
    Et les toros, ou les Tio Pepe, qui rythment le road-trip, y'en a plus c'est qu'on est en Catalogne ah ah ah Et les paysages des heures de gloire du western spaghetti ont disparu sous la mer de plastique.
    Et et et...
    Merci ;-)

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  2. Tiens Logroño ? Ça doit faire 20 ans, j'y ai passé une nuit blanche mémorable... Merci aussi !
    Au fait, je ne connais pas Pampelune. Tu nous raconteras ?

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    1. Bien sûr que je vais raconter Pampelune. Et pas seulement.
      Pour Logroño, je ne sais pas si tu as vu ces deux grandes adresses, le vigneron, et le restaurant:
      http://ideesliquidesetsolides.blogspot.com.es/2012/01/en-rioja-ou-presque-cest-moi-qui-ai-eu.html
      http://ideesliquidesetsolides.blogspot.com.es/2012/01/cuisine-nature-logrono-gracias-asuncion.html

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