Retour à la case Navarre.


Rien de tel qu'un petit déjeuner tardif à Getaria, quelques anchois sur le port, une tortilla à la morue aux piments, un café et un verre de txakoli, pour établir le programme de la journée du retour. Car il faut bien rentrer un jour à Barcelone… Évidemment, on peut manger en bord de mer, c'est tentant. Ou s'arrêter à San Seb'. Pourquoi pas? Et puis revient le souvenir de ce déjeuner dans la banlieue de Pampelune, le repas du week-end, à la Sidreria Martintxo. Et si on y retournait?


Finalement, Getaria-Cizur Menor, c'est rapide quand on a faim… Cent kilomètres, bon poids, de cette extraordinaire autoroute de montagne qui file de Guipúzcoa en Navarre par des cols et des tunnels qui évoquent davantage la Suisse que l'Espagne. La pluie, charmante, de l'Océan nous abandonne peu à peu, le ciel se dégage vaguement. En moins d'une heure nous sommes à Pampelune, en banlieue. Je me demande si ce n'est cette "petite route bucolique" qui nous manquait, la station-service en travaux, au bord du périphérique, au milieu des immeubles modernes et des pavillons…


Revoila la Sidreria. Heureusement qu'on a réservé, le parking est plein, avec ce qu'il faut de Porsche Cayenne. C'est dimanche, les gamins ont sorti leurs uniformes, chemises blanches, kilts et shorts bleu marine, les familles sont sur leur trente-et-un. Toujours ce même accueil, cet entrain: on a l'impression d'être des habitués (ce ne sera pas facile le retour en Catalogne…). Sur l'étal, un énorme turbot me fait de l'œil, j'hésite. Le problème, c'est qu'il y a aussi toutes ces viandes. Et que ce n'est qu'une rapide collation, sur le pouce, sur la route. Allez, un verre de cidre pour se remettre dans l'ambiance!


C'est quand même un des premiers restaurants, en Espagne, sur la carte duquel je vois indiquée la race des bêtes que l'on va manger. Il est vrai qu'ils sont élevés dans la ferme de la Sidreria, qui cultive également ses légumes et ses fruits. Le cochon de lait, c'est selon les jours, du Pio negro, de race autochtone basque, ou du Blanco de Segovia; l'agneau, du Raso navarro, de vingt-et-un jours, confit au four, si fondant qu'on le mangerait à la cuillère. Pour les légumes, aujourd'hui, c'est cardons, haricots plats et artichauts. Après quelques piments doux à la braise, évidemment…


Pour la carte des vins, c'est toujours le mêm problème qu'au match aller. On hésite, on se chamaille, on tergiverse. Allez, madame a gagné, ce sera une Mémé 2007 de Gramenon! Encore un peu jeune bien sûr, mais à ce prix-là… À peine plus de trente euros sur table. Quand je pense que vingt-quatre heures plus tôt, dans le grand restaurant, nous ne savions même quoi boire. Heureusement qu'on a de la route, parce que derrière, le Pignan… Pas de fromage (c'est une collation, je vous ai dit!) mais on repique à la gamelle de cette divine cuajada, immaculée, finement fumée. Un café, l'addition et on remonte dans la voiture. Voila encore une merveilleuse aire de repos d'autoroute, avant d'aller saluer les toros d'Aragon, sur la route de Barcelone.

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