Hommage au Prince de Janvier.


Alors qu'ouvre la saison du sacrifice ultime, de la tue-cochon, de la matança comme on dit ici en Catalogne, comment ne pas célébrer le Prince de Janvier, celui dont la mort nous fait vivre des mois durant? Je me demande en fait si on est réellement éveillé, conscient, avant d'avoir participé à ce rituel fumant où les soies et le sang fumant viennent réchauffer l'hiver. À cette fête païenne, belle, violente et tellement humaine.


Le cochon, c'est notre sauveur, notre amour. Celui qui nous "fera passer l'année". Foin des ignorantes invectives, à l'image de cette politicienne crétine qui faisait de sa consommation "un signe d'appartenance religieuse"*, il demeure en France (et dans le Monde), le chouchou de nos assiettes, la base de notre subsistance, la viande de référence. L'an dernier, dans l'Hexagone, on en a consommé 32,7kg par habitant, contre 25,9 pour la volaille et 23,9 pour le bœuf et assimilés**.
Mangeons-le, mangeons-le! Mais sortons-le du mépris dans lequel il est trop souvent plongé. Rendons-lui grâce du bien qu'il nous fait et des bonheurs qu'il nous offre.


Rendre hommage à notre ami le porc (qui n'en est pas un), c'est le but d'un petit ouvrage que je n'ai pas encore eu entre les mains mais dont le menu m'allèche. Je ne vais donc pas vous le chroniquer***, juste vous faire partager mon envie, que j'assouvirai lors d'un prochain voyage en France. Cochonneries en tout genre, c'est le titre de ce livre publié aux Itinéraires. Il recueille vingt-huit nouvelles consacrées au Prince de Janvier, dont les auteurs, Blandine Vié et Patrick de Mari****, nous les promettent "drôles (beaucoup), tendres (pas mal), romantiques (un peu),  cocasses, émouvantes (assez), burlesques (qui font rire mais qui, par-delà le rire ou le sourire, font réfléchir), et même quelques-unes un peu coquines".
L'objectif de cette œuvre charcutière, que "le gras y soit élégant". À la bonne heure!



** Source ministère de l'Agriculture, Agreste Conjoncture.
*** Le côté chronique sur dossier de Presse, à la façon moderne, je ne sais pas pourquoi mais je suis réfractaire. Sûrement mon mauvais fond…
**** De vieilles connaissances qui notamment tiennent le blog Greta Garbure.



Commentaires

  1. Parmi mes plus beaux souvenirs de l'enfance. Au poste boudin noir. Épluchage et taille des oignons,brassage du sang frais pour qu'il ne fige pas et la fabrication ensuite sous l'oeil averti du tueur. Cuisson dans la bassine, et surtout la dégustation immédiate à s'en brûler les doigts et la langue. Bien sûr, c'était le meilleur au monde!

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  2. ce sont effectivement de bons souvenirs, impressionnant, bruyant, mais à la fin de la journée quel beau spectacle, toute cette viande découpée, hachée, assaisonnée que nous retrouvions toute l'année.. saucissons, jambons, lard roulé....lorsque c'était possible

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