Thé vert & foie gras.


Par exemple, moi, j'aime le thé vert japonais. Non, ce n'est pas que j'aime, c'est quasiment une drogue, un rendez-vous obligatoire, chaque matin. Mais, de toute drogue, on peut apprendre à se passer, il suffit d'un brin de volonté. D'en avoir vraiment envie, en fait.
Alors bien sûr, quand le Japon a connu le drame du grand tsunami, et, consécutivement, la catastrophe de Fukushima, je me suis renseigné. Parce que si l'on écoutait les dingues du complot et des grands secrets dangereux qui font qu'on va tous mourir très vite mourir, avec ma ration quotidienne, j'étais foutu. En fait, si l'on achète son sencha, son bancha ou son matcha là où il faut, chez des professionnels, aucun problème, d'autant le thé, finalement, d'après des sources fiables, ne stocke pas tant que ça le césium et autres radionucléides. Et puis franchement, après ce que venait de vivre le Japon, le priver de ma (modeste) clientèle, j'aurais trouvé ça rat, mesquin, vilain.


Voilà pourquoi la décision aujourd'hui des autorités sanitaires nippones d'interdire l'importation de foie gras français me laisse un goût amer dans la bouche. La décision a été révélée ce midi. Il s'agit de répondre aux quelques cas de grippe aviaire détectés récemment en Périgord. Un périmètre de sécurité a été mis en place, l'épizootie est apparemment encadrée, tous les pays européens l'ont validé et n'ont en aucun cas parlé de bloquer leurs frontières aux volailles françaises et à leurs dérivés. Le Japon si. Le Japon, juste derrière nous premier consommateur de foie gras au Monde, qui décide d'utiliser un char d'assaut pour tuer un microbe.
Alors, je sais, il y a le souvenir de la pandémie chinoise (la souche de virus n'a rien à voir, elle n'est pas transmissible à l'homme), et surtout ce sacro-saint principe de précaution. C'est vrai. Mais moi, je me souviens de Fukushima et de mon sencha.




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