Barcelone veut sauver ses terrasses !


Pour le moins surprenante, la Une d'El Periódico. À quatre jours d'élections générales de plus en plus incertaines, le quotidien de centre-Gauche, plutôt d'un naturel assez sérieux, titre (de façon très militante) sur la "mobilisation générale" de Barcelone contre une décision de la municipalité. Le maire, Ada Colau, a en effet décidé sinon d'interdire du moins de fortement réduire les dimensions des terrasses de café qui, selon elle, encombrent les trottoirs de Barcelone.


Le principe de la campagne est simple, des artistes, des acteurs, des médecins, des écrivains, des journalistes vont chacun "parrainer" une terrasse, celle qu'ils fréquentent habituellement. Parce qu'ici, dans les bistrots, la terrasse, c'est fondamental. Cœur de la vie de quartier, tout comme le marché, lieu de lien social, on l'utilise pratiquement trois-cent-soixante-cinq jours par an. "Pourquoi lutter contre un comportement tellement méditerranéen?" s'interroge le cinéaste Ventura Pons.


Et c'est bien là le fond du problème, "sortir et vivre dans la rue" comme il le dit, c'est tout l'art de vivre de ce pays dont les terrasses sont le symbole, ce qui rend cette mesure au moins aussi idiote que castratrice, contre-nature. Son côté stupidement idéologique, le désir de brimer, se ressentent tout particulièrement sur la célèbre Diagonal récemment amputée de deux voies de circulation par l'ancienne équipe municipale, justement pour agrandir les terrasses.
Bref, face à l'arbitraire et à l'aveuglement dénoncés par le Syndicat des cafetiers, comment ne pas soutenir cette initiative contre une poussée de soviétisme qui ne peut qu'attrister Barcelone?



À noter l'apparition d'un blog à Barcelone, qui désormais recense les terrasses de bistrots ou d'hôtels. Ça s'appelle Terrazamania, et c'est ici.





Commentaires

  1. C'est une bonne idée. Mais il est vrai que certains "terrassiers" abusent un peu trop de l'espace public. Si seulement, en contrepartie, de ce côté-ci des Pyrénées on pouvait réhabiliter les bancs publics...

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    1. Ben là, justement, à pas mal d'endroits, on avait fait des travaux exprès pour qu'ils aient de la place. Pour finalement leur dire qu'ils auraient moins de surace qu'avant…

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    2. Au pays de Kafka... Va comprendre.

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