Le 'Vin naturel™', c'est une marque.

Indignation hier dans le mundillo parisiano-naturiste: un Belge (ce sont des tireurs-au-cul), un Bruxellois, a déposé auprès de l'Office Benelux de la Propriété Intellectuelle la marque Vin naturel™. En fouillant un peu, on voit que c'est caviste en ligne qui a fait ça*, en classe 33 (celle des vins & spiritueux), avec un logo et tout et tout. Son site est d'ailleurs actif, sur lequel il vend des bouteilles de Sarnin-Berrux, Bauchet, Breton, Puzelat, Vergé, Villemade, P-U-R…

La démarche peut paraître un peu bizarre, mais en l'absence de définition, et de dénomination légale, réglementaire (souvenez-vous…) du "vin naturel", sa seule existence possible est celle d'une marque déposée. Avec tous les aléas que cela peut représenter**.

Alors, on peste contre cette histoire belge, mais en fait ce terme est déposé dans plusieurs autres pays. En Allemagne***, et même en France, en banlieue parisienne, à Poissy. Le détenteur de la marque est l'Institut technique d'Agriculture naturelle, en la personne d'Olivier Barbié, promoteur, dans la lignée du Japonais Fukuoka, de "l'agriculture du non-faire", sœur de la permaculture, refusant toute intervention sur les sols et la plante.

Par parenthèse, je me suis d'ailleurs amusé à consulter les publications de l'ITAN, plus nature que nature, qui traitent aussi de la viticulture. On y explique notamment qu'on peut envisager d'arrêter de tailler la vigne en utilisant les arbres comme tuteurs.

Pour en revenir au sujet, la mode, les postures marketing et l'appât du gain aidant, et d'autres termes sont d'ailleurs déposés, Vin nature™ (dès 2002), Vin vivant™ou encore Vin bio et nature™ qui appartient à Franck Melcare, un homme d'affaires venu de l'informatique, reconverti dans le pinard vert. 

Reste à savoir à quoi peuvent bien servir ces marques. Protéger bien sûr, mais je vois mal comment leurs propriétaires pourraient en faire un usage "agressif", à l'encontre de ceux qui les utilisent indûment.  

* Par parenthèse, le dépôt remonte à juillet 2012.

** Exemple.

*** Ou, avis aux "petits malins", elle est expirée…