Au pousse-caddie, il ne faut pas croire au Père Noël.

Je ne sais pas si le droit, et surtout le devoir de suite sont inscrits dans la charte déontologique du blogueur, peu importe, appliquons-les. L'occasion de revenir sur l'histoire de ce caviste qui, à son grand dam, avait découvert au Monoprix d'à côté les bouteilles de chablis qu'il s'évertuait à pousser depuis des années. Encore une fois, il ne s'agit pas de s'acharner sur le vigneron qui a trompé sa confiance (chacun ses choix et ses valeurs), mais plutôt de voir comment fonctionne un système.

Car vendre du vin en grande distribution, ce n'est pas tout à fait pareil que de le vendre à quelqu'un du métier. Là aussi, c'est de suite qu'il est question, de suite dans les idées. Et de stratégie commerciale.

Je m'explique: le patron de super ou d'hypermarché n'est pas là pour faire des sentiments. Le pinard est un produit comme les autres, papier-cul ou poudre-à-laver. Il faut de la "rotation". Les cartables à la rentrée, les grands crus un peu plus tard, et juste après, "débarrassez-moi de toute cette merde, ça encombre ces bouteilles, vite, vite, on a les jouets de Noël à mettre en rayon!". Rotation des stocks, on vous dit!

Je vous reparle de ça parce qu'un de mes lecteurs m'a justement dit avoir retrouvé des bouteilles du chablis dont il était question récemment. Et il les a prises en photo. C'était au Monoprix de l'avenue de Clichy, dans le XVIIe à Paris. Elles étaient "en tête de gondole, avec les autres invendus de la foire aux vins", reconnaissables à leur étiquette orange. Bradées quoi. À un tarif imbattable, peut-être même inférieur au prix d'achat des cavistes, regardez…

Eh oui, dans ces temples du développement jetable que sont les pousse-caddies, le temps marche d'un pas pressé. Le profit n'attend pas. On peut, en confondant tactique et stratégie, "faire des coups, mais, sous les rayons, un "promo" chassant l'autre,  il ne faut pas trop croire au Père Noël. Belle image, beau gâchis…