N'oublions pas les Italiens.


Dans la pinarderie française, peut-être la plus nombriliste du Monde, on a souvent tendance à croire, et à laisser croire qu'hors de l'Hexagone, point de salut. Les buveurs français sont casaniers, c'est comme ça, chauvins de surcroît, et par voie de conséquence souvent incultes de ce qui se passe ailleurs. Les beaux crus étrangers arrivent au compte-goutte, on a même tendance à y vendre des produits de qualité inférieure, à l'image du porto, du chianti ou du rioja "pour Français" qui sentent bon le rayon du bas du pousse-caddie.


Avec les chiffres qui viennent d'être publiés, l'Italie, dopée par sa culture et son agressivité commerciale, nous rappelle que nous n'avons guère de leçons à lui donner. Certes, nous ne sommes pas dans le qualitatif, mais dans le quantitatif, la botte devient cependant, en prévision de récolte 2015, le premier producteur mondial. Selon le dernier comité de l'Organisation commune des marchés et des produits agricoles, on devrait y vendanger cette année près de quarante-sept millions d'hectolitres (46,95 Hl exactement), c'est à dire cinq cents mille hectolitres de plus que la France qui rétrograde en deuxième position, l'Espagne terminant le podium avec une récolte moyenne de quarante-trois millions d'hectolitres. On notera au passage le forte montée des pays de l'Est, et notamment de la Bulgarie qui contribue pleinement à ce beau millésime européen.


Tous ces hectolitres, qui confirment la bonne santé de la viticulture transalpine, vous me direz que ça vous en touche une sans faire bouger l'autre. En revanche, pas la bouteille avec laquelle je vous propose de saluer ce succès italien
C'est un valpolicella, vous savez, l'appellation des pizzerias (avec Bardolino). Sauf que là, chez Monte Dall'Ora, ça ressemble à tout sauf à un vin de pizzeria. Si ce n'est son prix puisqu'il coûtait vingt-cinq euros sur table dans un restaurant chic de Barcelone. Né à quelques kilomètres du Lac de Garde, sur les terrasses calcaires de Castelrotto et de San Pietro in Cariano, cultivé traditionnellement en "pergola veronese", il est composé de corvina (40%), de corvinone (30%) de rondinella (20%) ainsi que de molinara et d'oseleta.
Moi, j'ai adoré ce vin clair, direct, sans prétention, désaltérant mais pas creux. Un vin "moderne", au bon sens du terme, assez typique d'un style italien, frais, délié. Et effectivement, même si c'est un cru du Nord, j'ai eu envie d'une bonne pizza (comme celles qu'on mange ici), voire d'un poulet rôti ou de poissons bleus. C'était aérien, chantant comme ce vieux tube so late sixties de Patty Pravo que j'ai récemment découvert, La Bambola, "la poupée"…








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