Ceci est est une révolution…


Si l'on s'en réfère au code de bonne conduite du Mondovino, il y a des choses qui ne disent pas. Jamais. 
Exemple: vous êtes au beau milieu d'une soirée naturiste. On débouche quelques blancs, pourquoi pas du chenin (mais le cépage n'est pas discriminant)? Et là, n'écoutant que votre nez qui aurait mieux fait d'être bouché ce jour-là, vous sortez naïvement, avec l'air idiot de Jean Lefebvre dans Les Tontons flingueurs: "ça sentirait pas un peu la pomme, ce truc?" Si, y'en a. Mais ça ne se dit pas. C'est exactement du même niveau que de parler des menuiseries Lapeyre et des échardes qui vous déchirent la gueule en pleine dégustation de priorat, de ribera del duero, voire de bordeaux pour Chinois. Ou comme évoquer ce fruit jaune, de forme allongée et légèrement courbée, un troisième jeudi du mois de novembre à l'heure de l'apéro. Définitivement, ça ne se dit pas!


Je l'expliquais il y a peu de temps à propos de deux sublimes "vins à défauts", il y a des particularités, des anomalies, des tares (cochez la mention qui vous va bien) qui finissent par faire partie du décor. Les habitués du genre n'y font même plus attention, tellement elles sont devenues "naturelles". C'est en fait quand on leur enlève qu'ils se rendent indirectement compte de leur présence antérieure. Et qu'ils sont déroutés.
J'ai constaté ça avec des dégustateurs espagnols par exemple. Doctement, en vous prenant un peu de haut façon masterclass, on vous expliquait qu'à moins de 100% bois neuf, c'était du "vino de pueblo", du vin de péquenot. Et quand vous trouviez imbuvable leurs pipes-à-Pinocchio, on vous regardait avec étonnement et un brin de condescendance: "oui, c'est normal, tu n'as pas étudié, tu n'as pas suivi la Wine Education"… C'était il y a deux trois ans pas plus. 
Aujourd'hui (révolution!), les mêmes ne jurent plus que par l'amphore; si on leur montre une barrique (dont l'usage intelligent peut être formidable), ils se signent. Et, justement, se délectent de vins (parfois imbuvables) qui sentent davantage la pomme blette que le cidre asturien raté dont je parlais l'autre jour. Très exactement, plus ça sent la pomme, plus ça leur convient. Car comme avec la planche autrefois, ils retrouvent facilement leurs repères. C'est important le confort. Et tant mieux s'ils aiment sincèrement…
En fait, c'est peut-être l'effet Apple. L'iWine est né. Avec ses mises à jour de plus en plus rapprochées. Mieux vaut en rire, non?





Commentaires

  1. Agitation, trouble, effervescence... Le bouleversement mondial et permanent reste à venir.

    Sinon à propos de "moqueur", ce merveilleux polyglotte, quelques pistes divertissantes - ou pas, c'est selon. Certes ça n'est pas du calibre d'un Ptolémée, Copernic, Newton ou Einstein mais ça participe d'une révolution d'usage, celle de l'escalier.

    Harper Lee : To kill a mockingbird (Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur)
    Et partant l'adaptation cinématographique (Du silence et des ombres) de Robert Mulligan avec Gregory Peck.

    Moqueur polyglotte (un vague cousin d'Archibald Haddock, pour sa large gamme d'expressions) : http://martinforget.over-blog.com/2014/07/identifier-les-moqueurs-par-le-chant.html

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