Prohibition: en finir avec les zigotos!

Je sais que vous êtes nombreux à ne pas avoir digéré les insinuations honteuses de Patrick Elineau, directeur de l'ANPAA, l'Association Nationale de Prévention en Alcoologie et Addictologie. Pour les rares qui ne sont pas encore au courant, cet employé, nourri par l'État (et donc partiellement par l'argent des contribuables-vignerons), amalgamait la traque au vin sur Internet à la chasse aux pédophiles ou aux néo-nazis. Ces propos intolérables, vous les retrouverez en détail ici.

Vu le nombre de visiteurs qu'a reçue cette chronique (entrée dans le Top 10 de ce blog en moins de vingt-quatre heures), on pouvait se douter que les injures publiques proférées par un des employés du lobby prohibitionniste français n'allaient pas rester sans réponse. En attendant une réponse ministérielle, ou présidentielle (souvenez-vous du discours d'Angela Merkel…), l'association Vin & Société vient enfin de pondre un communiqué, signé de Joël Forgeau, son président. Le voici.

 

"Nous sommes consternés par la violence de tels propos amalgamant le vin avec des pratiques répréhensibles ou tout simplement illégales. Cette prise de position est d’autant plus regrettable que Monsieur Elineau est le Directeur général d’une association reconnue d’utilité publique et agréée d’éducation populaire financée par l’Etat, l’Assurance Maladie et les collectivités locales : l’ANPAA.

Ces propos illustrent ce que nous dénonçons : une stigmatisation du vin mais aussi des hommes et des femmes qui travaillent avec respect et responsabilité dans les métiers de la vigne et du vin. En diabolisant le vin, on ne règlera certainement pas les situations dramatiques des personnes vulnérables. Plutôt que l’interdit, inefficace, nous devrions privilégier l’éducation, seule à même de lutter contre les comportements à risque. J’observe par ailleurs que cette déclaration a été faite dans un magazine américain très connu. Le lectorat ne manquera pas de s’étonner du dernier paradoxe français : le vin est exporté dans le monde entier mais diabolisé dans son propre pays en raison de positions extrémistes."

Un communiqué un peu tardif, qui n'évoque pas d'éventuelles poursuites (imaginez d'autre cas…) mais qui a le mérite de souligner plus encore que l'outrance, l'extrémisme des propos concernés. Car, c'est bien de ça dont se rendent coupables ceux qui prêchent la modération (quand ce n'est pas l'abstinence), d'extrémisme! On ne va pas parler de politique, mais franchement la France a-t-elle besoin, en ces temps troublés, de tels excès, de telles provocations? Des provocations qui, immanquablement, ont suscité et susciteront des réactions tout aussi violentes, tout aussi extrêmes. Bref, il est temps de calmer cette bande de dangereux zigotos.