J'ai la mémoire qui flanche…
À la vue de cette étiquette futuriste, j'entends déjà les hurlements de ceux qui brament avant de lire. "Mais comment, c'est un scandale!" Et pour le coup, les trolls, comme on dit dans le jargon du Web, auront raison. Ce n'est pas moi qui le dit, mais de bons docteurs, ceux que la guérison intéresse davantage que la maladie. Le vin a des vertus dont celle de protéger notre mémoire ou, plus exactement, contient un molécule, le resvératrol, dotée de formidables propriétés dont celle de diminuer notablement le risque d'Alzheimer. Particularité que j'avais déjà évoquée dans une de mes chroniques, celle-ci précisément.
Non, si je parle d'amnésie, c'est parce qu'à la lecture de certains commentaires, il me semble que les vignerons et ceux qui parlent du vin, un peu comme Jeanne Moreau (ou Helena Noguera), ont la mémoire qui flanche. Sur l'air de "dormez braves gens", on m'explique que j'exagère, que les menaces qui pèsent sur le vin ne sont que des phantasmes. Ainsi la possibilité, comme je l'évoquais hier, que d'ici quelques années les bouteilles de vin s'ornent de repoussants "messages sanitaires" destinés à prévenir (à faire fuir?) le consommateur.
Revoila les brames. "On s'amuse à se faire peur!" "C'est impossible!" "Inenvisageable!" Je suis le premier à souhaiter que les optimistes aient raison, que ces horreurs en quadrichromie ne viennent jamais souiller les étiquettes de nos crus chéris.
Mais (je bois beaucoup de vin rouge donc j'ai de la mémoire…), cela me rappelle un autre débat qui concernait les "messages sanitaires" à apposer sur les bouteilles. C'était dans la première partie des années 2000. Il s'agissait de ce panneau d'interdiction destiné aux femmes enceintes. Que n'avait-on entendu à l'époque? J'ai par exemple retrouvé ce vieux papier du Parisien. Xavier Carreau, "le président de Vin et Santé, qui représente les intérêts de cette filière" avertit lors d'une réunion publique que "là, un panneau sens interdit sur l'étiquette, c'est vraiment trop fort!" Le journal renchérit en rapportant que "de nombreux
observateurs estiment que cette consigne zéro verre d'alcool pendant la grossesse est trop
forte." Et d'appeler à la rescousse les plus hautes autorités médicales françaises: "L'Inserm affirme elle-même qu'il s'agit d'une application maximale du principe de précaution."
observateurs estiment que cette consigne zéro verre d'alcool pendant la grossesse est trop
forte." Et d'appeler à la rescousse les plus hautes autorités médicales françaises: "L'Inserm affirme elle-même qu'il s'agit d'une application maximale du principe de précaution."
Ben oui. C'était le 19 mars 2005, dans Le Parisien, le ministre de la Santé de l'époque était Philippe Douste-Blazy, plus porté sur le cachet que sur le gorgeon. Votre mémoire est défaillante? Est-il nécessaire que je vous raconte la fin du film?…
L’univers du vin (producteurs et amateurs) est constitué de gentils. Des hommes et des femmes sur le mode douceur, idéalisme et respect des autres. Des gens civilisés quoi… Le monde qui nous entoure est bien plus rude. Tous ceux qui veulent notre bonheur à notre place, tous les hygiénistes qui ne rêve que de voir le vin disparaitre de nos tables sont bien plus vicieux et armés de mauvaise intentions. Vous avez bien raison de nous mettre en garde !
RépondreSupprimerAmateurs de Vin, ne vous laissez pas endormir ! Défendez fermement votre culture et votre civilisation. Je suis adepte d’une défense dure. Astringente et râpeuse comme de mauvais tanins.
Bien sûr, et l'histoire accélère. Les prohibitionnistes (pas les hygiénistes, monsieur Henot) sont pressés de faire valoir leur logique diabolisante. 2005, c'était hier. Chaque fois, ils balancent des idées foireuses, font semblant de reculer te le truc passe quand même.
RépondreSupprimerEt oui, monsieur Henot, soyons rugueux
RépondreSupprimer