Où vomir en 2016 ?

Plus francophobe que jamais, saupoudré de paillettes, et habilement décoiffé par son visagiste, voici le classement 2016 des "meilleurs restaurants du Monde", concocté par les copains et les coquins de la malbouffe astronomique. Cette année, les amis de Nestlé ont mis le cap sur l'Italie en primant l'Osteria francescana de Modène. Je m'étonnais d'ailleurs que cet établissement n'ait pas encore été récompensé. Non pas que j'y ai vomi moi-même, mais plusieurs amis fiables* m'ont fait part du ridicule de ce qu'on leur avait servi lors de leur visite chez Massimo Bottura.

Pour le reste, les tendances se mélangent, avec ce qu'il faut d'Amérique du Sud et d'Asie. 

Côté tricolore, on notera la progression du Mirazur de Menton. Comment pourrait-il en être autrement alors que ce restaurant vient de fêter ses dix ans sous l'égide de Nespresso et en compagnie des principaux empoisonneurs branchés de la planète?

À propos d'empoisonneur, saluons le formidable bond en avant du plus mauvais restaurant de Barcelone, Tickets, la mangeoire du frère Adrià et ses vitrines de supermarché de La Jonquera (ci-dessus et ci-dessous), sponsorisées par les brasseurs et les alcooliers industriels, pointent désormais à la vingt-neuvième place du classement. Un succès! Quelle chance d'ailleurs, quelle coïncidence! Estrella Damm, nouveau sponsor du World Best 50 Restaurants est un grand ami de la maison…

La cuisine espagnole dopée (pardon pour le pléonasme) continue d'ailleurs sa course en tête puisque El Celler de Can Roca (grand ami de la maison) occupe la deuxième place, Mugaritz la septième et qu'Etxebarri (j'en avais parlé ici) débarque à la dixième.

Pour en revenir à la France, ce pays où l'on mange si mal, tellement moins bien qu'en Angleterre ou en Scandinavie, on notera que trois tables seulement ont été retenues dans l'édition 2016 de ce classement en forme de pantalonnade. Mirazur, donc, L'Arpège, dix-neuvième, et les Parisiens de Septime à la cinquantième place. L'honneur du onzième arrondissement est sauf!

Sur ce, je vous laisse, il me faut filer au marché, acheter de la vraie nourriture. Loin des mariconadas… 

* Des foodistes même! Je me souviens par exemple de l'effarement du blogueur Franck Pinay-Rabaroust, d'Atabula. À lire ici.