Vous voteriez IKEA, vous ?


Ce qu'on appelle "l'art de vivre", ça se mange, ça se boit, mais pas seulement. Notre environnement, nos maisons, nos intérieurs en font bien sûr également partie. Si je vous en parle ce soir, c'est parce que j'ai été particulièrement frappé par une publicité politique qui vient d'être présentée en Espagne, il s'agit du nouveau "catalogue" électoral de Podemos, le parti d'extrême-Gauche, néo-communiste, chaviste, comme vous voulez. Et si j'utilise ce mot de "catalogue, ce n'est pas par hasard.


En effet, Podemos a décidé, pour les prochaines élections du 26 juin de calquer sa propagande électorale sur un des ouvrages les plus diffusés en Espagne notamment (plusieurs millions d'exemplaires): le catalogue IKEA


Au fil des pages, on y voit les dirigeants du mouvement jouer les mannequins avec comme décor leurs propres appartements ou maisons, le tout entremêlé de chiffres et de promesses électorales dans le plus pur style des mises en page du géant suédois de l'ameublement.


L'idée, explique l'un de ces dirigeants, Chema Guijarro, est de "présenter la maison de Podemos comme la maison de tous les électeurs", de "mélanger les images quotidiennes et domestiques avec celles de la vie publique". "Plus personne ne lit les programmes électoraux, nous espérons que celui-ci sera le plus lu de l'histoire de la démocratie".


Même si l'on comprend bien cette recherche marketing de "proximité avec le client/électeur, on peut quand même me semble-t-il s'interroger sur ce choix bizarre. IKEA, au delà du clin d'œil potache et des coussins à fleurettes, ce n'est pas neutre. 
Il y a d'abord l'histoire personnelle du créateur de cette énorme entreprise internationale créée en 1943, Ingvar Kamprad. Lui aussi a des idées extrêmes, mais plutôt de l'autre bord par rapport aux gauchistes de Podemos. La Presse suédoise l'a notamment accusé d'avoir été membre des Jeunesses nordiques, équivalent local des Jeunesses hitlériennes et de s'être engagé durablement avec le parti néo-nazi suédois.
Ensuite, IKEA, monstre de la grande distribution, est quand même le symbole de la destruction des industries (donc des emplois) et des cultures des pays dans lesquels il s'implante. J'ai un peu de mal à voir comment ça ne peut pas sauter aux yeux des jeunes idéologues de Podemos. Parce que moi, franchement, je ne voterais pas pour IKEA.




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