Le Roundup, même pour la drogue on n'en veut plus!
Le Roundup, en agriculture, c'est une signature. La signature des cancres. Tenez, allez vous balader dans les vignes, nous sommes en pleine saison, d'un simple coup d'œil, vous pouvez repérer les gros dégueulasses, ceux qui vous font, comme sur l'image du bas de cette page*, l'automne au printemps. Parce qu'il ne s'agit pas de "stigmatiser" comme aiment le répéter les perroquets de la boîte-à-cons, il ne s'agit pas "d'excommunier" ceux qui n'ont pas encore fait leur conversion vers l'agriculture biologique. Au delà de cette conversion, bien avant d'en arriver là, le désherbage chimique, au glyphosate, à la salaud, c'est une des pires horreurs agronomiques**. Une horreur d'abord pour le viticulteur ou l'ouvrier agricole qui doit passer ce poison sur sa terre, une horreur ensuite pour l'environnement et particulièrement pour les nappes phréatiques qui le récupèrent, après ruissellement. Car, avant même le buveur de vin, c'est le buveur d'eau qui ingurgite cette saleté.
Est-il nécessaire de revenir sur les dangers du Roundup? L'Organisation Mondiale de la Santé, par le biais de son agence officielle, le Centre International de Recherche sur le cancer, a dit ce qu'elle avait à en dire il y a moins de deux mois. En compagnie de deux insecticides, le diazinon et le malathion, il est désormais classé dans la catégorie 2A (c’est-à-dire "cancérogènes probables"), dernier échelon avant la qualification de "cancérogène certain". Découvert en Suisse dans les années cinquante puis produit sous licence exclusive par Monsanto à partir de 1974, le glyphosate, son principal ingrédient, est en effet l’herbicide le plus utilisé au monde et le plus souvent retrouvé dans l’environnement. "Aux États-Unis, une étude publiée en 2011 par l’US Geological Survey a montré que dans certaines régions, le glyphosate était présent à des niveaux mesurables dans les trois quarts des échantillons d’air et d’eau de pluie analysés" explique Le Monde qui consacre un article à la décision de l'OMS.
En agriculture, mais pas seulement, la plupart des gens responsables ont donc décidé de tirer un trait sur le Roundup. Six cents communes en France ont arrêté de l'utiliser pour leurs espaces verts***, ce qui donne l'exemple aux particuliers qui continuent souvent d'en user et d'en abuser. Mais pour situer le débat, quoi de mieux que le dernier exemple en date, celui de la Colombie: dans sa guerre contre les narco-trafiquants, notamment ceux les guérilleros révolutionnaires des FARC, Bogota a jugé raisonnable (à la suite de l'Afghanistan et du Mexique) de ne plus détruire les champs de coca à coup de glyphosate. Le président Juan Manuel Santos vient en effet d'ordonner la suspension des aspersions aériennes de ce produit.
Du coup, comme l'explique la presse colombienne, "le Conseil national des stupéfiants a annoncé la création d'un comité pour étudier d'autres pistes que ce pesticide industriel, à l'origine, selon des experts, de problèmes dermatologiques et respiratoires ainsi que d'avortements. Il est question d'utiliser un autre herbicide, non toxique, même si pour l'instant aucune solution concrète n'est apparue. Certains prônent un lâcher de papillons de l'espèce Eloria Noyesi dont la particularité est de s'alimenter de feuilles de coca.
Fini, en tout cas le Roundup en Colombie. Peut-être serait-il temps pour les derniers récalcitrants, en France, de s'inspirer de l'exemple sud-américain…
* Photo prise en Champagne et signée Christophe Landry.
** Il existe des méthodes plus discrètes que le glyphosate, les herbicides de prélevée qui eux ne s'attaquent pas aux feuilles mais vont tuer les herbes dans la terre, en faisant également des dégâts considérables à l'environnement.
** Il existe des méthodes plus discrètes que le glyphosate, les herbicides de prélevée qui eux ne s'attaquent pas aux feuilles mais vont tuer les herbes dans la terre, en faisant également des dégâts considérables à l'environnement.
Tout est dit mais d'autres produits "encensés", même par les "bio", ne font pas que du bien. Un exemple: les pyréthrines (dans la catégorie des insecticides). Jadis, on s'en servait chez l'homme pour se débarrasser des poux mais cette catégorie a perdu quasiment toute son activité. Actuellement, elles sont la seule (une des seules ?) classe à pouvoir être utilisée dans le cadre de l'agriculture biologique. Or, elles n'ont quasiment plus aucune activité sur les parasites de la vigne (inefficaces donc) mais sont par contre de redoutables NEUROTOXIQUES pour les poissons. Elles n'enrayent nullement la progression de la flavescence puisqu'elles font sourire les cicadelles, elles ne font rien au "ver de la grappe", mais par contre elles dépeuplent nos rivières.
RépondreSupprimerPauvres pécheurs/pêcheurs que nous sommes. Certains pensent qu'il ne faut pas "diluer le message", mais s'en prendre uniquement au glyphosate laisse supposer que "le reste" est inoffensif. Les agents défoliants purs, par exemple, ne sont pas des saints non plus.
Oh oui vive les BIO qui continu de faire croire auxconsommateurs qu'ils respectent l'environnement. Et plus tard,entendre encore un bobo écolo qui n'a jamais mis une paire de bottes,relayer la jolie idée que le bio ce n'est pas "traité",le laisser rêver d'un monde ou tout le monde pourrait manger à sa faim et respirer de l'air pur....
RépondreSupprimerMais pourquoi ne pas lui dire que pour lui permettre de boire son vin estampillé AB il a fallu épandre tout les 4 jours sur les vignes 6kg/Ha de cuivre qui empoisonne les sols tuant au passage les vers de terre.
Pourquoi ne pas lui dire que le BIO c'est en réalité bien plus souvent traité puisque les produits dits naturels ont une efficacité restreinte obligeant le viticulteur à traiter et désherber plus souvent ses parcelles, explosant ainsi son bilan carbone comme une centrale à charbon
Notre bobo écolo qui n'a jamais tenu une binette de sa vie, on va le laisser croire que l'on désherbe toujours des dizaines d'hectares avec un cheval et pas avec un tracteur,même quand le photographe de presse est partit...
Et pour couronner le tout, apres avoir pollué l'air au Co2, empoisoner le sol et ses insectes avec du cuivre pour au final ne pas avoir récolter un grappe potable parcequ'il n'a pas fait assez beau cette année, bah on va lui vendre la jolie bouteille hors de prix à notre bobo écolo et lui raconter un peu de poésie en lui faisant bien entendre qu'on lui vend un produits saint.
Plus saints que les autres vilains viticulteurs en viticulture durable qui eux,ont produit du raisin non BIO mais que l'on a appelé discrètement pendant la vendanges pour leur acheter un peu de leurs excédants sinon on ne pouvait pas faire de vin cette année là.... non.. on lui dit pas ça?
Non!Laisson le rêver,il reviendra nous acheter une bouteilles l'an prochain...si d'ici là il ne s'est pas tristement étouffé en apprenant le bilan carbone de son biscuit "Max Avelaar,commerce équitable"!
Pas mal de vos affirmations semblent contredites par la Science, cher 'Chut…'. Je vous invite à vous pencher sur les conclusions de la somme publiée sur le sujet par John Reganold et Jonathan Wachter du département des sciences agronomiques de l’université de l’Etat de Washington. Il s'agit de la compilation de pas moins de soixante-dix études scientifiques multi-domaines et les résultats sont formels, le bio devrait très vite prendre une part importante de la production agricole aux côtés d’autres alternatives agronomiques respectueuses de l’environnement.
SupprimerVoici le lien vers ce passionnant travail qui devrait vous mettre du baume au cœur car je vous sens un rien inquiet sur le sujet, notamment en ce qui concerne la pollution: http://www.nature.com/articles/nplants2015221