Nouveau! Le thème astral pinardier!


Parfois je me dis que les femmes auront gagné la partie le jour où aura disparu le dernier magazine… féminin. Oh, je ne vais pas charger de tous les maux cette presse épilée, maquillée, liftée, vernis, coiffée, permanentée, fringuée, botoxée, psychanalysée… Je ne vais même pas dire de mal de ses recettes de cuisine, y compris des fiches que collectionnait jadis ma mère dans une boîte en métal orangé, très sixties. Non, si j'y pense, ce n'est pas non plus à cause des aisselles naturelles de Madonna, de son pied de nez à un univers photoshopé qu'elle abondamment fourni. C'est juste un horoscope rose-bonbon qui m'y a conduit.


Parce que s'il y a bien une invention de la Presse féminine, c'est l'horoscope. Cette page débile, ce miroir aux alouettes où l'on fait appel à tout sauf à l'intelligence et qui devrait valoir à n'importe quelle publication d'être évacuée de l'univers journalistique, pour insulte à la crédibilité. Si l'on en croit le très sérieux ouvrage La croyance astrologique moderne dirigé par le sociologue Édgar Morin, c'est dans les années trente qu'apparaissent les premiers horoscopes. D'abord dans Le journal de la Femme, puis dans Ève et le célèbre Marie-Claire auquel emboîteront le pas tous les titres actuels dont aucun ne se prive de cette page essentielle à l'amélioration de la condition féminine.


Mais là, ce n'est pas dans un magazine féminin que j'ai trouvé l'horoscope au rose-bonbon si girly auquel le jury unanime accorde la palme d'or du  Festival de Connes. Il m'est arrivé au courrier, m'invitant à découvrir une formidable innovation qui, c'est évident, va révolutionner la vente du vin. 
Certes, je ne suis pas tout à fait cœur de cible, mais je dois dire que je me suis marré de voir à quel point on pouvait prendre le client pour un con. Le temps de me souvenir de mon signe astrologique (bélier ascendant poignée de porte si ma mémoire est bonne), j'ai cliqué sur le bonbon rose correspondant afin de découvrir les vins qui étaient faits pour ma pomme. Que du bonheur*! Alors que je m'apprêtais à déboucher un aimable trousseau, j'ai appris que mon truc, c'était les "vins secs et puissants". Comme quoi on ne s'écoute pas assez…


Bon, je vous mets le lien ici, afin que puissiez partir à la découverte de votre subconscient pinardier et faire le thème astral de votre verre, vous ne serez pas déçus.
Les cavistes, même les plus acariâtres, n'ont qu'à bien se tenir, le vieux VRP à la cravate étoilée de graisse, Gitanes au bec, qui tentait de vous fourguer son chambertin algérien avec une poignée de noix est battu, je suis persuadé que nous tenons là le concept du siècle en matière de commerce du vin!



* Pour être parfaitement honnête, il y avait un "intrus" dans la liste qui m'a été proposée, j'étais même assez étonné de le trouver en cette compagnie.


Commentaires

  1. Bon. Si tu as une poignée à ta porte, le bélier est superflu. Et accessoirement, le Marselan est un cépage excellent. Vraiment. Même si Trousseau et Poulsard sont des régals (en rangeant ma cave, je suis retombé sur des magnums de 1999 à 2001 qui n'attendent que le plat et l'assemblée adéquats pour être ouverts).

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    1. Je sais pour le marselan, j'en ai goûté de corrects, mais les vins "secs et puissants"…

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