Le crédit qui bricole.


Contrairement à ce que peut laisser croire une actualité française récente, il n'y a malheureusement pas que le Front National qui se fasse refuser des crédits. Les paysans, vignerons notamment, en savent quelque chose qui se cassent parfois (souvent?) le nez sur le guichet de la banque dite verte, anciennement mutuelle, qui était jadis censée être la leur et désormais leur préfère d'autres catégories socio-professionnelles, aux ongles plus nets.
Le problème du crédit aux entreprises, aux entreprises viticoles particulièrement, n'est pas nouveau. On est souvent passé de trop à pas assez. Tout allait bien tant qu'on était dans une logique années cinquante, ultra-mécanisée et productiviste, un peu moins semble-t-il quand on s'attache à une agriculture plus fine, plus précise, plus délicate.


Ainsi sont apparus ces derniers mois deux initiatives dans l'air du temps qui tentent d'apporter une réponse à ce problème, en facilitant l'accès à ces crédits d'appoint qui font souvent défaut aux vignerons. Deux plateformes de crowdfunding pour reprendre le terme patois en vogue. J'avais assez longuement discuté avec leurs promoteurs respectifs avant le lancement, qui s'est produit à quelques semaines d'intervalle, fundovino.com d'abord, social-wines.com ensuite.


L'idée est de mettre le vigneron directement en contact avec son public, avec ses fans et, pour lui,  d'échanger un don contre du vin* ou un accès privilégié au domaine. Et, preuve que le monde du vin bouge, se renouvelle et commence à surfer, ça marche! En une paire de mois, certains projets ont déjà abouti. Oh, évidemment, pas d'œuvre pharaonique pour l'instant, mais du concret, comme ce foudre dont avait besoin les Champenois Francis Boulard et sa fille ou ces vingt ares de vigne que souhaitait acquérir le caviste parisien Thomas Noël à Canon-Fronsac.
Pour que le système fonctionne, il faut, me semble-t-il, que le demandeur bénéficie d'une certaine notoriété, et/ou soit bien connecté aux réseaux sociaux. Avantage donc aux bons communicateurs, et à ceux qui inspirent de la sympathie. Mais nous n'en sommes qu'aux balbutiements de ce système


Vous voulez vous lancer? Voici donc un exemple, spécial copinage. Parce que j'aime le type, j'aime ce qu'il fait et la façon qu'il a de le faire. Je vous ai déjà parlé de lui, Régis Cogranne, au Domaine du Viala, dans le Minervois. Durement frappé par la grêle cette année, il voudrait replanter du grenache et du carignan. Il demande donc un coup de main sur une de ces deux plate-formes, social-wines.com. Vous voulez aider Régis? Cliquez ici. Pour vous rembourser, Régis vous propose du vin (du genre que j'aime boire-sans-soif) voire même de dormir au domaine qui est, pour moi, un des plus beaux endroits du Monde (du Monde mondial comme disent les Espagnols)!
Tiens, d'ailleurs, une idée en passant. Et si on s'offrait des actions fundovino.com ou social-wines.com pour Noël? Ce serait aussi l'occasion de tourner le dos à ce vilain Père Fouettard qu'est devenu pour les paysans le Crédit Agricole. Pardon, le crédit qui bricole…



* Un système qu'avait mis en place il y a bien longtemps un copain pour un autre domaine du Minervois, La Tour Boisée.

Commentaires

  1. Petite mise en garde : bien se renseigner sur les personnes qui sont derrière ces plateformes de crowfunding pour s'assurer de la conformité et du respect des engagements. #JDCJDR

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    1. Bonsoir Sylvain quels sont vos doutes à vrai dire?

      Pour plus de clarté je vais détailler le fonctionnement du crowdfunding et plus particulièrement chez Social Wines

      Les plateformes sont très encadrées juridiquement, et d'ailleurs Social Wines a fait le choix de collaborer avec des spécialistes disposant de toute la technologie et des compétences juridiques requises afin d'être à 100% en conformité avec la législation en vigueur.
      (Ordonnance n° 2014-559 du 30 mai 2014 relative au financement participatif consultable à cette adresse http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000029008408)

      Dans le fonctionnement (cf les CGU Social Wines) les plateformes de Crowdfunding n'ont jamais accès aux fonds collectés pour le compte des porteurs de projets, elles ne perçoivent leur commission qu'une fois la collecte terminée, les fonds revenant au porteur de projet lui revenant directement sans transiter par les plateformes

      Ces fonds sont conservés dans un Wallet ou coffre fort numérique par les établissements de paiements agréés et répartis entre les parties une fois les collectes terminées

      J'espère que ces précisions auront répondues à vos doutes ou suspicions

      Cordialement
      Stéphane Jacquot
      Fondateur de Social Wines

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    2. La seule chose qui m'a un peu choqué est que dans vos CGU https://www.social-wines.com/fr/terms_platform il est indiqué ceci :
      SOCIAL WINES est une société (à compléter) au capital de (à compléter) immatriculée au registre du commerce et des sociétés de (à compléter) sous le numéro (à compléter) et dont le siège social est situé (à compléter),
      Autant dire que la société n'est pas constituée officiellement ou les CGU ne sont pas à jour. Donc je vois cela je reste en éveil. Pas plus, pas moins.

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    3. Effectivement à priori une mise à jour qui semble n'avoir pas fonctionné correctement sur cette partie des CGU que je m'empresse de corriger...Toutefois si vous avez poussé votre lecture jusqu'au bout vous aurez sans doute noté cet article ci :

      20. MENTIONS LÉGALES
      22.1 Editeur du Site SOCIAL WINES : le Site SOCIAL WINES est édité par la société SOCIAL WINES société par actions simplifiée au capital de 2000€, dont le siège social est situé au 42, rue Tourneloup - 71000 Mâcon , immatriculée au registre du commerce et des sociétés de Mâcon sous le numéro 799 116 991

      Vous pouviez également m'alerter de cette coquille par retour du message que je vous ai adressé hier au soir via MP Facebook

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