Rayon de soleil kitsch.
Une exhibition de poupées Barbie VSOP, des cours de gymnastique sur le sable, un hymne à la décoloration capillaire et à des peaux lézardées par le soleil… Mais pas que. L'exposition que présente María Moldes à partir de ce soir à la salle Mistos d'Alicante est aussi le récit d'une Espagne qui vieillit, d'une Espagne qui a vu mourir Franco, qui a vécu la Movida à sa façon, s'est enrichie en jouant à la loterie bétonnière, a pris une claque dans la gueule en 2009 et digère tout cela sur le sable de Benidorm.
Car le cadre de Escenas de la vida radiactiva, c'est Benidorm, cette Miami parfumée à la paella, ringarde et ambitieuse à la fois. Benidorm, une cité balnéaire qui est au tourisme ce qu'Adrià et ses suiveurs sont à la cuisine, un symbole du kitsch, du clinquant, qui finit par imposer un temps son esthétique.
Pour plus de proximité avec son sujet, afin d'éviter le gros reflex qui dérange et crispe, María Moldes a, comme on le fait de plus en plus, travaillé avec son téléphone, Instagram, format carré. Comme il se doit, en plus du format, les couleurs rappellent les Instamatic Kodak à chargeur 126 des années 60-70.
Une Seat 600, des oranges givrées, un Cuba-libre, voilà l'été!
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