Jarret de dinde.

Depuis hier circule une image qui est faite pour choquer. Normal, c'est la nouvelle campagne des animalistes de Peta. Eh bien moi, cette campagne m'a fait rire. D'abord, par son côté gros sabots, dans le genre "t'en veux du buzz, coco?" Le gros coup de créativité de cette campagne, ça a été d'aller chercher une Nabila muette, Zahia, ex-prostituée* dont le titre de gloire fut il y a quelques années d'éponger des stars du foot, et de la foutre à poil. En matière de référence intellectuelle, nous voilà quelque part entre Raymond Aron et Michel Serres.

Parce qu'évidemment, en plus de nous montrer une bimbo dont l'artificialité des formes** tente d'égaler la vulgarité, il faut nous balancer le bon gros message philosophique habituel, celui qui fait le fond de commerce de ces extrémismes de la protection des bêtes: la négation de l'humanité. Nous sommes tous des animaux, l'être humain n'existe pas. Je n'y reviens pas, j'ai déjà donné (ici). Bref, tout cela est tellement inspiré, tellement subtil qu'on se demande si la création n'est pas l'œuvre de Franck Ribéry, ce grand penseur de la première moitié du XXIe siècle qui quand il s'exprime peut générer des fou-rires dévastateurs.

Au passage, puisqu'on cause boucherie, cette campagne sublime (que ne manqueront pas également de saluer nos amies féministes*) nous confirme que les animalistes, excellents en buzz malsain, connaissent en revanche un peu moins les animaux que les claviers d'ordinateurs. Une idiote de chez eux me l'avait prouvé en méconnaissant l'existence du jabot sur les oies et les canards. Là, c'est en matière d'anatomie que ça pèche un peu. Regardez bien la plastique de Zahia, au niveau des fesses. Eh oui, le jarret, ce n'est pas vraiment là que ça se trouve, y compris sur les dindes.

Sur ce, je vous laisse, j'ai deux jolis pigeons du Tarn que j'aime d'amour tendre, étouffés, bien mûrs, à aller cuire.

* Je vous épargne le Peta, pétasse, puta, d'autre s'en chargeront mieux que moi.

** Je comprends en tout cas que les pauvres n'aient pas envie de manger de viande: leur modèle est aussi naturel qu'un baby-bœuf poussé aux hormones…
*** Mais évidemment, la plupart s'écraseront car c'est tellement tendaaaance d'être veggie…