Parce qu'il fait beau, parce que c'est beau.


Parce qu'il fait chaud aussi, et que le midi, à part une très vieille maison à la cuisine voûtée, volets fermés, on n'a guère inventé mieux que la plage. 
Dans un monde où les hommes s'acharnent quotidiennement à prouver qu'il est aux abonnés absents, les paillotes sont, je crois, une des rares preuves envisageables de l'existence de Dieu. Surtout un lundi, quand on quitte la campagne pour la ville.


Cette image, vous vous souvenez, on est en France, en Languedoc, à Leucate (mais loin de son mobilier urbain auquel le maire a visiblement décidé de consacrer un musée des horreurs). On est chez mon pote, Biquet, qui est au moins aussi dingue que moi.
Eh oui, publi-copinage aujourd'hui! Je vous reparle de cette paillote qui constitue sûrement la seule aire de repos acceptable de l'autoroute A9. Vous avez raté le premier épisode? C'était ici, il y a quelques années.


Des paillotes, il y en a des dizaines sur la côte languedocienne, et certaines que j'aime beaucoup*, qui, comme celle de Biquet, nous sauvent aux beaux jours de la déco de femme de restaurateur. Va-t-on y vivre une expérience gastronomique? Je ne crois pas. L'idée est plutôt d'aller suçoter quelques tellines gentiment aillées, les pieds dans la sable. Tiens, lundi dernier, les tellines ont été l'occasion de se faire un très grand plaisir avec un blanc languedocien qui sort des sentiers battus, le magnifique Épervier dont Christophe Bousquet a fait le sommet de La Clape. Sa vivacité, soulignée par une pointe oxydative parfaitement maîtrisée, nous envoie aux antipodes du côté techno-péquenot qui encombre tant le paysage œnologique régional. Pech Redon, il faudra y retourner!


Biquet-Plage, ce qu'il y a de bien, c'est que ça change tous les ans. Plus pépère le midi, plus fiesta le soir. Cette année, en plus d'un second bar, la paillote a mis un chef dans son moteur, l'Audois de Toulouse Nicolas Brousse, dont on parle dans les guides. 
Moi, ça ne me change guère la vie, je mange simple, grillé, je bois des coups, des vins de copains avec des copains, en regardant la mer comme dans une chanson de Coutin (ce qui ne nous rajeunit pas). "Le vent qui les décoiffe et les sourires fugaces… Je regarde les vagues qui jouent avec leurs corps…"


Chez Biquet, tout change mais rien ne change. Pendant quelques mois, la façade orientale des Corbières prend un visage aimable. C'est l'été. Méfiez-vous, ça ne dure jamais assez, il faut en profiter. Fêter et paresser. Parce qu'il fait beau, parce que c'est beau.




* Cette année, un salut particulier au Zaza-Club de Torreilles qui après un gros pépin l'an dernier renaît de ses cendres. Rien que pour Bérénice Quinta en maillot, ça vaut le détour…
Gros spot d'ailleurs, Toreilles avec aussi la très familiale Casa Pardal et le Chiringuito musical du bougon Krotoff (fais-lui fumer la Marlboro-qui-rigole, Margaux!).
Plus au sud, en Espagne, pensez au Toc Al Mar d'Aiguablava, dont je parlais il y a peu.
Dans un autre style que les paillotes, mais tout aussi dingue, n'oubliez pas l'incroyable mas ostréicole des Demoiselles Dupuy, à Bouzigues (là où d'ailleurs j'officierai avec Serge François les 3 et 4 juillet)




Commentaires

  1. "suçoter quelques tellines gentiment aillées" tout est dit. Je t'enverrai un flacon du Bordeaux blanc 2011 du Château Vieux Robin. En le goûtant, j'ai tout de suite pensé à l'associer avec des tellines. Seulement, à Bégadan, "telline" est un terme inconnu. Confirmation de mon inspiration par les copains sétois l'été dernier. Quant "aux antipodes du côté techno-péquenot qui encombre tant le paysage œnologique régional", je l'évoquais hier sur Twitter. Des rouges rhodaniens et languedociens se rejoignent dans un style commun qui gomme et le cépage, et le lieu de production. Le tout à cause de grosses chaudières à raisin. Dommage. Pour le blanc, j'attends qu'il fasse moins chaud, que tu ne reçoives pas une couleuse cramée dans un camion à 50°C. Hasta Luego.

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  2. Ola, Vicent ! Tu oublies un "spot" important, à Toreilles. D'accord, ce n'est pas sur la plage, mais dans le village. Un lieu fait pour ceux qui, comme moi, quand l'estomac crie famine à l'heure de l'apéro, lorsque les touristes et habitués sont devenus insupportables, trop bruyants, trop vulgaires, trop enduits de frime et de crème solaire, veulent fuir la plage à la recherche d'un peu de de compréhension et d'amour. Alors, il y a la maison d'un couple amoureux du vin et des petites choses bien ficelées qui vont avec. Ça s'appelle Buena Boca. Et ça ouvre le soir, dès 18 h : http://www.buena-boca.com

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