Radical-Cassoulet ou Radical-Japonais ?
Tout fout le camp ! À l'issue du banquet de midi de l'Orient Éternel (dont le menu comportait assurément des escargots, du cassoulet et un flanc aux œufs), bien après les toasts au buzet, au moment de l'armagnac, Armand Fallières a piqué une sacré grosse colère. "Une journée de merde!" a même tranché l'ancien Président de la République avec son inimitable accent gascon.
Fallières, si vous ne connaissez pas, documentez-vous, c'est une figure. Enfant de Mézin, alors capitale du bouchon, parti faire son Droit à Toulouse, député, ministre, sénateur puis chef de l'État. Grand conciliateur politique, il faillit même, épaulé entre autres par un curé, abolir la peine de mort.
Fallières, si vous ne connaissez pas, documentez-vous, c'est une figure. Enfant de Mézin, alors capitale du bouchon, parti faire son Droit à Toulouse, député, ministre, sénateur puis chef de l'État. Grand conciliateur politique, il faillit même, épaulé entre autres par un curé, abolir la peine de mort.
La raison de sa colère du jour? D'abord, la politique, avec cet incroyable revers du radicalisme, dans le département voisin de son cher Lot-et-Garonne. Pensez donc, le retrait forcé de Jean-Michel Baylet, patron du Parti Radical de Gauche et de La Dépêche du Midi, obligé d'abandonner cette charge familiale qu'était devenue la présidence du Conseil ex-Général de Tarn-et-Garonne. Un affront! Si vous n'êtes pas du Midi toulousain, désolé, vous ne pouvez pas comprendre.
Surtout que juste avant de passer à table, au moment de la blanquette, il était tombé sur cet article de Presse, dans La Dépêche justement! Et avait frôlé le coup de sang. Voilà que LE journal lui racontait qu'un cuistot toulousain venait d'inventer* une recette de viande hachée (déjà, la viande hachée…) à base d'un bœuf prétendument japonais! Lui faire ça, dans la Presse radicale, à lui qu'on surnommait le "Père Fallières" à cause de son allure de paysan du Sud-Ouest, de son amour de la ruralité. "Mille Dieux!" s'était-il exclamé renversant sa coupe de demi-sec. "À moi, fils de la veuve! Il n'a pas assez de bétail dans nos campagnes, ce gandin, pour aller en chercher au Chili**?" Parce qu'en plus, La Dépêche expliquait que la viande en question, au nom pourtant nippon, arrivait d'Amérique du Sud. "Et le bœuf de mes voisins de Bazas? Et le Chalosse? Et la Gasconne? Et l'Aubrac?"
Du coup, tout un symbole, il n'a repris qu'une fois du cassoulet au banquet. Une journée de merde, je vous dis.
* En plus pour un merveilleux joueur de rugby, Patrick Soula, talon de rêve du Stade Toulousain.
** Surtout, comme je le racontais ici, que du faut bœuf japonais (wagyu signifie "bœuf japonais", je le rappelle), on en trouve en pagaille en Espagne pour une bouchée de pain. Même le faux Kobé, la classe au-dessus, est disponible au supermarché de mon quartier de Barcelone.
** Surtout, comme je le racontais ici, que du faut bœuf japonais (wagyu signifie "bœuf japonais", je le rappelle), on en trouve en pagaille en Espagne pour une bouchée de pain. Même le faux Kobé, la classe au-dessus, est disponible au supermarché de mon quartier de Barcelone.
C'est affreux ce que tu racontes. La descendance Baylet va être obligée d'aller chercher ses revenus ailleurs que dans les fonds publics ? Les pôvres.
RépondreSupprimerJ'ai rien compris. Jean-Mimi vient du Japon ou il se reconvertit dans le burger ? Le boeuf sous la mère…
RépondreSupprimerRaoul Volfoni