L'étiquette analytique de vin.
Bientôt,
ce ne sont plus des étiquettes qu'il faudra coller sur les bouteilles
de vin mais des livrets, ou en tout cas des supports susceptibles
d'accueillir toutes les mentions que la loi impose. Le dernier vote de la Commission Environnement, Santé publique et Sécurité alimentaire du Parlement
Européen va en ce sens. Elle a d'adopté hier une résolution qui soutient
la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie
alcool de l’UE et surtout réclame "l’étiquetage des ingrédients et des
valeurs
nutritionnelles sur les produits alcooliques et alcoolisés".
Si
le projet suit son cours, les vignerons devront donc indiquer ce que
contient leur vin. Pourquoi pas, après tout, la transparence a du bon.
Si ce n'est que cela impliquera des analyses a posteriori, des
analyses du produit final qui ne poseront pas de problèmes aux
industriels mais qui risque de sérieusement peser sur le budget des
petites structures. Car on voit mal comment l'on pourrait se contenter
en la matière de déclarations d'intention, genre "mon vin est propre",
"c'est du pur", etc, etc… On entre là dans le légal, le réglementaire,
donc il va falloir aligner des chiffres. Savoir ce que l'on cherche exactement, des ingrédients ou des résidus? Et qui va le chercher. Une aubaine en tout cas pour
les laboratoires œnologiques!
L'autre versant de cet étiquetage concerne les valeurs nutritionnelles de ce qu'il y a dans les bouteilles. Je l'avais évoqué ici
en novembre dernier, les prohibitionnistes anglais faisaient pression
pour ça. Les boissons alcoolisées échappaient jusqu'à présent à cette
mention qui ne concernait que les
produits alimentaires. Pour Glenis Willmot, députée, co-rapporteur du
texte, "nombreux sont ceux qui n’ont aucune idée du nombre de calories
présentes dans les boissons alcooliques, sauf à être vraiment
déterminé pour aller chercher l’information sur le site internet de
l’entreprise. Ce qui est inacceptable. Le vote de ce jour a ouvert la
voie en reconnaissant au consommateur le droit d’être informé lorsqu’il
consomme de l’alcool ».
Les
prohibitionnistes français jubilent. Dans le communiqué qu'elle publie
cet après-midi, l'ANPAA estime que "la nouvelle stratégie de l'alcool de
l'UE (sic) devrait renforcer le cadre
réglementaire actuel sur l'alcool et aider les gouvernements nationaux à
réduire les dommages liés à l'alcool. Elle devrait encourager la
prévention et la promotion de la santé et de l'éducation. La Commission
parlementaire a estimé également que le prix minimum de l’alcool
représentait l'un des moyens les plus efficaces et économique pour
contribuer à réduire les dommages causés par la consommation d'alcool".
Car ça aussi, il en est question, imposer prix plancher, sous-entendu
des taxes de base à la bouteille de vin.
Bon, on va boire un coup?…
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