Le vin nu est-il à poil ?


C'est une nouvelle publiée hier dans les journaux financiers britanniques (ici le Financial Times) et qui a fait une partie des conversations de mon dîner. On me dira qu'on s'en tape, que ça se passe chez les rosbifs, etc… Il n'empêche qu'il y a longtemps, je vous avais parlé de cette compagnie, Naked Wines qui cartonnait sur la vente de vin en ligne outre-Manche, et que l'affaire qui vient de se conclure montre, quel que soit le sens de lecture, que même si tu cours, camarade, le nouveau monde a tendance à te rattraper.


Au terme d'un processus en cours depuis un bout de temps où ses fondateurs allemands, tenanciers de catalogues de VPC à l'ancienne, voulaient céder leur filiale, c'est Majestic, grosse entité anglaise, omniprésente, qui a raflé la mise. Côté bouteille à moitié vide, on dira que la distribution traditionnelle pinardière a triomphé, rachetant  le "petit" vendeur online. Côté bouteille à moitié pleine, on constatera que le vieillot, déclinant (-22,9% de CA cette année) Majestic n'a fait, du haut de sa puissance financière toujours intacte, qu'une bouchée de ces freluquets virtuels "qui jamais n'auront d'importance dans la vente de vin".
Ceux (j'en connais quelques uns) qui vendent des bouteilles par centaines de milliers à Naked Wines me font simplement remarquer que l'opération leur avait été annoncée. Et que surtout, le patron de la nouvelle entité Majestic/Naked Wines n'est autre que le brillant Rowan Gormley, précédemment taulier de Naked Wines. Tout ça pour dire qu'avant que d'imaginer que le vin nu est est à poil, il semble compliqué aujourd'hui pour le wine business d'ignorer Internet.





La photo qui ouvre ce billet est tirée d'une série de Misenka Plantaznik, on en parle ici.


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