Un point G n'est pas toujours érogène, surtout la nuit.


Hier, c'était le Carignan Day et, évidemment, j'ai oublié d'en parler. J'avoue que, malgré une attirance passagère pour les cuisses et autres rondeurs de Katarina Witt (ci-dessus), je n'excelle pas en figures imposées. J'ai du mal à faire là où on me dit, à boire tel ou tel vin, tel ou tel cépage quand il faut le faire. Et ce n'est pas à mon âge que je vais me refaire… Pour autant, je soutiens à 100% l'utile croisade de Michel Smith pour la réhabilitation (déjà bien amorcée) de notre bonne vieille carignanasse, descendue des plateaux aragonais pour envahir la plaine languedocienne avant de se trouver un petit nid d'amour sur les coteaux de cette même région, hideusement rebaptisée Sud de France, voire en Priorat où l'on s'acharne à l'enterrer dans des cercueils en chêne massif.
Cette digression sur le carignan est d'ailleurs l'occasion pour moi de vous faire lire ce qu'une des plus éminentes personnalités du vin (ci-dessous) pense de ce cépage, je cite, "souvent considéré comme la brebis galeuse de la viticulture européenne" : "Les réglementations des appellations du Languedoc-Roussillon ont été contraintes de prendre en compte l'omniprésent carignan qui constitue encore près de la moitié de l'encépagement. Mais on ne saurait dire que le minervois ou le corbières, par exemple, en tirent profit. Fort heureusement, le carignan ne cesse de diminuer." Nous sommes soulagés*…


Mais arrêtons de patiner (ah, Katarina…), revenons-en au point G: une dépêche chiffrée de mes services discrets (codée de la plus hermétique des façons, c'est-à-dire en catalan, afin que personne ne puisse la décrypter) m'apprend à l'instant le jour et la date de la prochaine G-Night. "Tititititi… 27 mars… Titititi… Barcelona… Titititititi… Discothèque de l'hôtel Omm." Alors, pour ceux qui n'ont pas encore leur carte au Mondovino et qui, par voie de conséquence, n'ont pas la chance en tant que mondainvineux d'être conviés aux pince-fesses de ce bel univers, j'explique que les G-Nights sont des évènements récurrents durant lesquels on se tape des vins issus de grenache dans une ambiance nightclubesque. Et c'est là, à mon goût, que le bât blesse. Est-ce vraiment encore branché de nos jours que d'aller "vendre" du vin dans l'atmosphère desiño d'une boîte de nuit, quand bien même serait-elle celle d'un des hôtels les plus coûteux de Barcelone?
Je ne vais pas vous refaire mon sempiternel couplet sur les vertus (auxquelles je crois dur comme fer) du vin paysan, mais je me demande si la vérité n'est pas ailleurs. Un peu moins de paillettes, un peu plus de sincérité (pour reprendre un terme qui a choqué dans mon billet d'hier). Un peu plus de rock n' roll aussi, histoire de ne pas sombrer dans la vulgarité des vendeurs de mousseux ou de pastis. Non vraiment, le grenache, je le vois autrement, à la fois plus classique et plus moderne, aussi bien sur une épaisse nappe blanche avec Victor de la Serna (j'adore nos chamailleries éclairées, cher Victor, voici l'occasion de dire tout le respect que j'ai pour toi) que dans un garage désaffecté des quartiers ouvriers de Barcelone, à la berlinoise. Mais dans une boîte pour pijos de L'Eixample, ça vous a comme un air de déjà vu, d'années fric et coke, d'une Espagne d'avant, panchocampesque et révolue. Bref, pas de quoi stimuler le plus émotif des points G…

* ce qu'elle en dit dans son petit remake du Galet est encore pire.

Commentaires

  1. Nos jeunes "communiquants" aiment ces méthodes simples un jour/un cépage qui permettent de cibler un public "smartphone". J'ai vu des G Nights où les grands châteaux 9 à 16° d'alcool se vidaient à 30° de température dans l'indifférence générale le plus souvent entre deux verres de bières ou "shots" de wodka. Pour le Carignan Day organisé par le jeune Sebastian Nickel (je sais...), chacun pouvait faire son show. Le nôtre a été de faire une grande verticale de Pierre Cros, de goûter un tas de nouveaux et de confirmer le mariage "naturel" entre Carignan et Cassoulet. Bref, on s'est bien marré en dépit de mon état déconfit ! Peut-être que cela aurait stimulé ton point C et le G en même temps ? Va savoir...

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    1. Michel, si ce n'est déjà fait, je te conseille de te plonger à l'article carignan du sous-Galet publié par la dame ci-dessus. Juste pour le plaisir…

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  2. Beaucoup de promesses et du beau monde à la dernière G-Night, on en a beaucoup entendu parler. j'ai donc été bien frustrée de ne pas pouvoir toucher ce point G. Un concept un peu trop nightclubesque certes mais qui attire encore une génération curieuse et assoiffée. Allez on balance le Rock et tout va bien se passer.

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    1. Vicky, je serai toujours un vilain petit canard…

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    2. Z'êtes mignons, tous les deux.
      Bien sûr que le vin n'a pas sa place dans les boîtes de nuit, sauf peut-être le rosé de Saint-Tropez. Le vin, les rouges complexes ou les blancs délicats, est appelé à d'autres fonctions. Il faut être bête comme un dircom pour croire le contraire. Et, Vicky, ce n'est pas un problème de génération, même "curieuse et assoiffée". Ne confondons pas tout, darling.

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    3. D'abord, à moi tout seul, je suis une génération curieuse et assoiffée…

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  3. C'est JR la dame avec le paletot ?

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    1. Celle du dessus ou celle du dessous, Nicolas?

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    2. Je plaisante… Oui, c'est bien elle, au Wine Future espagnol, chez Pancho Campo MW.

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  4. Je ne me permets de me mêler de débats entre connaisseurs, mais des hauts et des bas, des infos et usage d'infos, je vous rejoins pour dire que j'en ai plein le....le point G vinicole aux yeux des culs pincés voulaient déjà signifier Gironde, mais si les Catalans s'y mettent, ils sont déjà limite sans corrida (là je m'égare). Vincent à trouvé son Manuel, ils vont bien trouver leur Faure-Brac pour le G-Night. Pour la Blondasse et le Carignan, idem, c'est d'elle que vient l'expression : femmes à lunettes...femmes myopes. a plus.

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  5. Un univers impitoyable!

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