Si tu vas à Rio, n'oublie pas d'ôter ton bio…


C'est un drôle de mail que viennent de recevoir les vignerons qui travaillent avec Mistral, un des gros importateurs de vin au Brésil:

"As of January 1st 2012, no mention of the words "organic", "biodynamic", "org", "bio", "produced with organically grown grapes" or any related terms are allowed on the labels or back labels of any wine sold in the Brazilian market, unless it has been certified by an official BRAZILIAN agency.

The certification process here in Brazil is expensive and takes a very long time to be completed. We advise you contact your local authorities if you would like to know more about the steps that are needed. At least for now there are no agreements between the Brazilian certifying agencies and international ones.

Therefore before shipping any bottles to Brazil, please be sure that your labels or back labels do not contain any of the words mentioned above. It will be impossible to clear customs for any wines that have not been certified by a Brazilian agency and contain these words.

We believe this is yet another protectionist measure against imported wines.

In case you have any doubts at all, please check with us, sending images of your labels and back labels or the texts printed on either."


Vous l'avez compris, au moins dans un premier temps, le bio et ses dérivés ne sont pas les bienvenus au Brésil qui a décidé de ne plus reconnaître d'autres certifications que les siennes. Si je faisais du mauvais esprit, je dirais que ça se comprend aisément dans ce pays qui est effectivement un modèle en terme d'agriculture et d'environnement, leader incontestable (avec les Chinois et un ou deux autres) de ce qu'il ne faut pas faire… Très concrètement, les étiquettes et contre-étiquettes des vins envoyés au Brésil devront être "lavées" de toute mention en se sens, sauf au terme d'un processus de certification qu'on nous décrit comme compliqué et coûteux, donc dissuasif. L'importateur ne fait pas mystère de ce qu'il pense de cette nouvelle réglementation et suggère qu'il s'agit d'une "nouvelle mesure protectionniste contre les vins importés".
Chacun tirera ses propres conclusions de cette affaire, prendra les mesures de rétorsion appropriées (ou pas). Je la trouve d'autant plus exemplaire qu'elle est révélée peu de temps après que l'Europe s'est enfin entendue sur sa définition du vin bio et alors que la Presse, quasi unanime, se pâme devant la réussite économique de la désormais sixième puissance mondiale qu'est devenu le Brésil.


Commentaires

  1. Pour être complet, les US ont fait peu ou prou la même chose en n'autorisant pas les vins européens bios (selon la nouvelle directive) car "pas assez bio pour eux", si je ne m'abuse. Mais bon les US étaient déjà casse-pieds avec les (contre-) étiquettes donc ça ne change pas grand chose.

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  2. Ils avaient l'or avec le foot maintenant ils veulent l'argent, et ils gardent leur culture, ils dribblent avec les lois, jonglent avec les pesticides, taclent la concurrence et vont finir par se retrouver Pelé....

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