Boire ou écrire (Prémices de la Saint-Vincent)
Surtout, contrairement à ce que disait tonton Ernest (1) qui fut une balise (tendance Le soleil se lève aussi et Paris est un fête), ne renonçons pas au plaisir d'écrire quand nous avons bu. Renouons avec les bacchanales, laissons libre cours, lâchons la rampe, plutôt que de mirer la robe du vin regardons sous la jupe des filles, "que la parole circule"(2)! Je sais qu'écrivant ça, je suis le déshonneur du vin, qu'il faut (et c'est vrai!) prêcher la modération, faire acte de contrition. Je sais qu'un jour je devrai boire la cigüe, mais je trouve cette façon de "pourrir" le monde (et sa jeunesse, hein, Eva-pas-que-Jolie et Antonin-bondissant?) moins sale que plein d'autres.
"plutôt que de mirer la robe du vin regardons sous la jupe des filles" |
Évidemment, écrire quand on a bu, les écueils sont nombreux: interminables récits de vomis entre Mimile, Kevin et Michael dans la R17 vert pomme, allusions appuyées à l'immensité géographique de la poitrine laiteuse de la rousse d'en face, considérations sur le bon goût dubaïen de la maîtresse de maison, plaisanteries sur les noms de famille, hortaugrafe improbable, admiration exagérée pour les véhicules voyants dont la quéquette tient le volant, photographies avec flash, etc… Bref, avec une poignée de chopines et un clavier comme interface, on peut, si l'on n'y prend garde, faire d'un gazier de la City sapé chez Kilgour French Stanbury un inconditionnel de Desigual.
Oui, parfois, quand on en a le loisir, il faut s'offrir la liberté d'écrire quand on a bu. Dire ce que l'on pense même si c'est malséant. À mon humble avis, c'est à ça que sert un blog; "la tolérance, il y a des maisons pour ça!", sinon, il y a les voies classiques, tout ces lieux où l'on porte aux nues les patrons de supermarchés se refont à coup de bonnes œuvres une cerise aristocratique. Les maîtres en la matière, (en matière de liberté d'écrire sur la Toile) tel le Contrôleur Général des z-O (3) nous ont ouvert la voie; je n'oublie pas non plus tous les autres, Lalau-la-rigueur-qui-m'impressionne, Jim-aux-belles-moustaches créé Fouille-Merde par Lady Jancis, les inséparables frères ennemis, Mister Bon Vivant et Docteur Carignan… En bon vieil anarchiste, je n'oublie pas non plus Antoine MWW (4), Roger, Kléber et ce cher Amiral, si bien élevé que le vernis a du mal à sauter.
"j'aurai fêté par avance la Saint-Vincent" |
L'ivresse est évidemment consubstantielle du vin, arrêtez vos regards noirs, vous me faites penser au sommelier catalan binoclard à grosses godasses(5) dont la vision médico-légale du vin a précipité la population locale dans la bière! L'ivresse du vin vaut bien celle prescrite à coups d'antidépresseurs, d'anxiolytiques. Quitte à m'endormir saoul et à me réveiller nu (et que l'AFP bourguignonne du vin le raconte), quitte à avoir oublié ce que je voulais vous dire en entamant ce billet, j'aurai fêté par avance la Saint-Vincent.
(1) dans Iles à la dérive, je crois, mais je n'en suis pas sûr.
(2) clin d'œil écossais à Luc Charlier, ce matin chez Hervé Lalau.
(3) lui écrit à jeun et s'habille chez Arny's mais comme Obélix, je subodore qu'il est tombé enfant dans la potion magique de l'impertinence pertinente
(4) Master of White Wine et, finalement, cousin de droite de ce cher Olif.
(5) j'ai promis la main sur le cœur de ne pas donner son nom et, franchement, ça me coûte…
je célèbre Vincent avec toi, amigo !
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