L'initiateur à la déviance.
Il fut, dans les années quatre-vingt-dix, un de ceux dont on chuchotait le nom en rougissant. Ses châteauneufs-du-pape n'étaient pas tout à fait pareils, renvoyant même parfois le déjà mythique Rayas au rayon de l'académisme. À cette époque d'ailleurs, obtenir un rendez-vous chez lui, et repartir avec une brassée de bouteilles, pouvait s'avérer plus compliqué que de pousser la porte de Jacques Reynaud, c'est dire!
Henri Bonneau, personnage truculent, bouffeur joyeux de normes et de fonctionnaires, est parti au paradis des vignerons dont il sera quasiment impossible de reboire des flacons (terme consacré); les derniers seront sûrement l'occasion de trafics interlopes. De ses vins, dont il doit nous rester une Marie Beurrier haute époque, je conserverai un souvenir, la variabilité. En des temps plus formatés, ils nous surprenaient pas leurs jours avec… et surtout leurs jours sans. Peut-être fait-il tout simplement partie de ceux qui nous ont initiés à la fin de la "science exacte", au retour de la déviance. En tout cas à son éventualité.
(photo © Maïka)
Je n'ai pas trouvé ces déviances lors de la journée consacrée sur place à la dégustation de cette production artisanale haut de gamme (mais comme chez Rayas, le chai n'a rien d'un bloc opératoire).
RépondreSupprimerCélestins 2007 magnifique (l'alcool est loin d'être aussi bien intégré chez Charvin).
Les 2005 doivent être gardés encore 10 ans.
Nous avions fini par un superbe 1992, très fin, très "pinotant".
De manière générale, les vins sont plus denses, confits que chez Rayas (et la cuvée spéciale est encore à part, encore plus spéculative).
Ils me rappellent un peu les corpulents et corsés vins languedociens de Marlène Soria.
Emmanuel Reynaud a fait encore progresser la qualité de Rayas, en rendant les vins plus fins l(es vins de l'oncle se montraient plus "colossaux").
On surveillera l'évolution des vins de Bonneau avec intérêt.