Au commencement était la viande.


C'est une découverte scientifique qui va faire beugler d'un même élan les arriérés créationnistes et les névrosés du végétarianisme. Selon l'étude publiée hier par la revue Nature, contrairement à ce qu'affirment les Évangiles (sauf à les lire d'un point vue plus symboliste), au commencement n'était pas le Verbe mais la viande.

Alors bien sûr, depuis vingt ans, des anthropologues comme Leslie C. Aiello et Peter Wheeler subodoraient que l'Homme était devenu ce qu'il est grâce à la viande. Parce que de cette viande, il avait tiré les protéines et les lipides nécessaires au développement de son cerveau et de son intelligence. Manquaient quelques preuves, et surtout les mécanismes, qui ont distingué l'humain de l'animal.


L'étude de Katherine D. Zink et Daniel E. Lieberman, deux chercheurs d'Harvard spécialisés en biologie évolutive, lève le voile sur ce mystère. La clef, c'est la mastication. Il y a deux millions d'années, alors que les singes passaient leurs journées à tenter d'ingérer des fibres végétales en les mâchouillant, les premiers homos erectus ont eux introduit la viande dans leur alimentation. Cela leur a demandé de s'organiser, et notamment d'inventer des outils leur permettant d'écraser ou de trancher cette viande afin de la rendre plus commande à consommer, puis, il y a cinq cent mille ans, de la cuisiner. Ce faisant, ils ont disposé de davantage de temps pour d'autres activités et, surtout, le fait de beaucoup moins mastiquer a considérablement modifié la morphologie de leur mâchoire. Celle-ci s'est affinée au point de devenir pratiquement semblable à la nôtre. Du coup, a pu se développer la parole.
Pensez à aller remercier votre boucher ce matin…






 

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés