Je reviendrai dans les Corbières.


C'est un peu comme une chanson de Brigitte Bardot, "sur la plage abandonnée, coquillages et crustacés" à la fin de l'été, trient leurs photos de vacances. J'en ai retrouvé hier quelques unes qui sentent la tarte à l'abricot, les baignades dans le Verdouble, la garrigue et le maquis*… Quelques clichés des Corbières, de ces montagnes sauvages où je reviendrai bientôt, où tranquillement le raisin mûrit, conscient qu'il lui faut encore patienter mais que tout est en place.


Quand on a été comme moi baptisé en Luberon, à Lourmarin, c'est bizarre, les Corbières. Cette rudesse apparente (elles ont ont pourtant la peau douce), ce peu de cas qu'on fait, justement, de l'apparence. Ici, pas de Botox ou de seins refaits, on doit les aimer comme elles sont, pour ce qu'elle sont, comme on aime vraiment. Les prendre en entier, avec le vent, les tracteurs et les chiens des chasseurs. Goûter la pulpe du carignan, sentir le miel de romarin, retrouver le sens de la Nature. Ne plus avoir peur. Franchir la vieille frontière aragonaise, piquée de châteaux français et castillans catharisés par le marketing.


Car les Corbières sont une aventure. À l'écart des itinéraires trop bien goudronnés, à l'opposé du Disneyland touristique, des mondanités médiatiques, de la littérature de Syndicat d'Initiative. Un pays de "traverses", comprenez de chemins de traverses, ces routes qui ignorent la ligne droite, virevoltent, dansent. Les faibles croient qu'on s'y perd, les autres savent qu'on s'y retrouve. Il y a tant à faire sur cette terre fière qui cultive la vigne et l'olivier mais pas le sourire commercial. Je reviendrai dans les Corbières.





* Mais je pourrais aussi parler des paillotes de la Méditerranée, de la musique de L'Altesse et de celle de Papillon (pré-commandez son disque ici), du marché de Lézignan, du décolleté de Fanny, de La Mer, des fromages de Carrus, des bateaux de Port-La-Nouvelle, des vins des copains (ici et , notamment), des descentes à Perpignan… et de ce projet dont je vous parlerai un jour.


Commentaires

  1. ça m'évoque l'époque où une partie des Corbières donnait des vins Corbières du Roussillon. J'ai aimé ce massif d'emblée, au premier contact, sans réfléchir. Et de ma vigne, je vois le soleil se coucher en recouvrant le pic de Bugarrach et tout ce qui va avec. Je me suis même autorisé un petit livre sur ses vins,il y a longtemps. Pour moi, la frontière, comme toutes les lignes de démarcation est tout ce qu'il y a de plus symbolique... Comme la borne de ta dernière photo.

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    1. Je m'en souviens de ce bouquin, on me l'a malheureusement volé.

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  2. Vincent n'oublies pas ça http://ideesliquidesetsolides.blogspot.fr/2013/08/et-surtout-ny-touchez-pas.html quand tu reviendras :p

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  3. ca fait rêver cet article.... ça donne envie d'y voir un peu plus près

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  4. C'est difficile d'y faire venir les visiteurs, pourtant si proches, de Carcassonne ou des plages de Leucate. Mêmes les toulousains n'y pensent pas spontanément. Ceux qui se laissent finalement convaincre ne le regrettent pas et repartent ambassadeurs de la region!

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  5. Duch Embres w całej okazałości.

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  6. les Corbières sont mystérieuses et gaies à la fois. le ressenti est différent du Minervois. Toute la région est superbe et l'arrière pays a su pratiquement "rester authentique".

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  7. Cet article me donne envie de déboucher une bonne bouteille de Castelmaure...

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