Monsieur le Président…
Oui, Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Je vous écris cette lettre, parce que je veux que vous fassiez la Guerre. La Guerre aux ennemis du vin. Car je sais bien que vous ne laisserez pas faire de notre pays la risée du Monde entier. Et pas seulement pour des histoires de cravates de travers, de bégaiements intempestifs ou de sottises de ce genre.
J'avais évoqué ici au début de l'été la sournoise déclaration de guerre, justement, que des "experts" mitonnaient afin d'en finir avec la tradition viticole hexagonale. Comme vient de le confirmer Jacques Berthomeau (le plus fringant jeune retraité de Paris, allez boire un canon avec lui, Monsieur le Président), il est question de reprendre, dans le cadre du Plan gouvernemental de lutte contre la drogue et les conduites addictives 2013 - 2017, élaboré sous l'égide de votre Premier Ministre, une des mesures les plus aberrantes proposées par les "experts": couper l''accès internet au vin. Vous ne me croyez pas? Filez sur le lien ci-dessus en page 45, plutôt en bas de la page:
"En retirant de la liste des activités autorisées par disposition légale la propagande et la publicité en faveur des boissons alcoolisées sur les services de communication en ligne." (art. L.3323‐2‐9)
Qu'est-ce que ça signifie, Monsieur le Président? Très clairement, si cette folie est votée, les vignerons français, contrairement à tous leurs concurrents internationaux n'auront plus le droit de posséder de site Internet ni de blog. Finis également les mailings, les comptes Facebook ou Twitter. Il s'agit purement et simplement de leur clouer le bec. Silence absolu, silence de mort!
Les populistes sont aux anges, Monsieur le Président, pour eux, quelle aubaine, quel cadeau! Dans les vignobles étrangers, sans trop le montrer, on se frotte les mains. Même les pires ennemis du vin français n'auraient pas pu rêver porter pareil coup à un des plus gros exportateurs mondiaux*. On se frotte les mains, et on ricane. Les Anglais, ils ont bien raison sont d'ores et déjà morts de rire devant ce superçonique (pensez au Mur du Çon du Canard…) niveau de bêtise.
Soyons honnêtes, Monsieur le Président, ce n'est pas d'aujourd'hui que le vin est méprisé par les gouvernants français. Les discours comme ceux de votre amie, Angela Merkel, en France, sont visiblement prohibés. Nos élus ont apparemment "mieux à faire" et les moralistes ont pris le pouvoir.
Monsieur le Président, face à cette menace (mais ce n'est pas la seule), il faut s'organiser. Personnellement, dès aujourd'hui, je me range au côté de la démarche de l'association Vin & Société. Et je vous appelle à le faire, loin de toute considération politicienne. Un site vient d'être créé (l'intitulé est un peu cavalier, je sais, Monsieur le Président), www.cequivavraimentsaoulerlesfrancais.fr afin d'exprimer le ras-le-bol d'une industrie qui fait vivre des centaines de milliers de personnes et qui au passage dessine le paysage de la France tout en l'ancrant dans l'Histoire. Oui, c'est de lobbying dont il s'agit. Les plus hautes autorités de l'État, vous en premier, Monsieur le Président, doivent être interpellées et prendre leur responsabilité. Face aux ennemis du vin, il y a urgence!
Veuillez agréer, Monsieur le Président, etc…
* On le rappelle pour la énième fois, vins & spiritueux sont le second poste positif du commerce extérieur français, après l'aéronautique et avant l'industrie des parfums. 7,8 milliards rien que pour le vin l'an dernier, près de 12 milliards pour l'ensemble. De quoi subventionner quelques "experts"…
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