Du vin en demie.

Je l'avoue, j'ai des préjugés. Pour moi, l'accord parfait avec un match de football, c'est sandwich/bière, éventuellement rehaussé de quelques chips ou pop-corn. Le tout pimenté de vociférations, de beuglements, de démonstrations à côté desquels les meetings de Marine Mélenchon et de Jean-Luc Le Pen vous semblent avoir la délicatesse du sublime Pablo Casals jouant la Suite n°1 pour violoncelle de Bach. Il faut dire que, vivant dans une ville, Barcelone, où l'on se rend vite compte que la vénération que l'on voue au club local tient davantage du nationalisme que de l'amour du ballon rond, mon peu d'appétence naturelle pour ce sport est quasiment réduit à zéro.

Je vous parle de ça parce que je songe au(x) vin(s) à boire ce soir. Ce soir, c'est demie. Pas demie bouteille, demie-finale, championnat de France de rugby oblige. Toulouse-Castres. Oh, moi aussi je suis partisan, bien sûr que je pousse derrière mon Stade chéri. Même si je suis impressionné (séduit serait excessif) par la volonté, le désir collectif de l'équipe tarnaise, en tout cas au travers de ce qu'elle a montré d'abnégation face à Montpellier au tour précédent; finir le match à quatorze, sans se désunir, comme ça, c'est beau!

Pour le plat, il fait chaud ce week-end en Espagne, je fais l'impasse sur le cassoulet, ou plutôt sur la mounjetade* que j'aime voir accompagner ce genre d'évènement. Il faudra d'ailleurs un jour que je vous partage avec vous quelques assiettes de ce rugby-cassoulet que je chéris. Ce sport est un art de vivre, on le joue, on le regarde, on le mange, on le boit. Ce soir, ce sera gigot d'agneau, ou épaule confite. Et pour le vin? Je ne sais pas encore, franchement. En plus, ce n'est pas marqué dans le jaune**. Si certains d'entre vous ont des idées?…

*cuisinée avec les tarbais non homologués, géniaux, d'une cultivatrice de Marssac/Tarn qu'on trouve le samedi au marché d'Albi.

** Midi-Olympique, pour les intimes.