Le chemin du haut.


Évidemment, avec un nom pareil, comment ne pas l'ouvrir au soir du Nouvel An? Un beau magnum, encore un peu jeune, à la limite de l'infanticide, mais quel vin! Au sortir d'une Chapelle 2004, bien supérieure en grand format que la bouteille bue récemment et qui m'avait laissé dubitatif, cette merveille languedocienne a fait sensation. D'abord en effaçant son illustre prédécesseur de la colline de l'Hermitage puis en mettant sous l'éteignoir son successeur, rhodanien lui aussi, une côte-rôtie 2011 de Gérin dans laquelle, derrière, on avait bien du mal à trouver autre chose que du chêne.


Oui, quel vin, ce Saint-Sylvestre! Quel nez! Des arômes noirs qui nous amènent immédiatement au plus profond de la caillasse languedocienne, au plus profond d'un de ses grands terroirs, paradoxalement frais, révélé depuis des années maintenant par son cousin, le fameux Montcalmès, "grand cru" discret. Nous sommes dans une de ces parties de l'Hérault qui s'accroche à la montagne, au dessus d'Aniane, à Puechabon, un sol vierge de galets roulés, chez Sophie et Vincent Guizard que je dois aller visiter depuis des lustres.


Il ne s'agit pas, vous l'avez compris, d'une petite carbo beaujolisante, d'une bricole à la mode. Saint-Sylvestre, avec une syrah de haut vol*, entend visiblement jouer en première division, à la façon de son cousin, mais aussi d'Alain Chabanon ou des Granges des Pères haute époque. La jolie fessée qu'il a donnée aux coûteuses syrahs rhodaniennes est en soi assez parlante. Et fait plaisir à tous ceux qui pensent que le Languedoc, malgré tout le bonheur qu'il nous a déjà offert, n'en est qu'au début de sa belle aventure. Pour peu qu'il se débarrasse de ses vieux démons, politicaillerie, populisme et kolkhoze, qu'il délaisse le "chemin du bas" et emprunte avec ambition celui du haut, il fera mieux que tutoyer les références françaises et internationales.




*Assaisonnée de grenache et de mourvèdre.


Commentaires

  1. Quand tu passeras au domaine passe leur mon bonjour, philippe de wasquehal, malheureux acquéreur de 12 btles de blanc 2012, toutes foireuses (plus mousseuses que perlantes) d'ailleurs, j'ai fini par leur renvoyer 2 btles avec un petit courrier, deux mois que j'attends leur réponse, pourtant client de la première heure, j'avais encensé leur production, voir sur Lpv le fil du domaine, quand on veut jouer en premiére division on assume ses erreurs et on communique avec ses clients même quand ca fait mal. bon tu me diras je suis pas le seul a être déçu, ils conseillent même de secouer le vin dans un tupperware ( non fourni)sinon les rouges sont extra et notamment la cuvée les vignes des garrigues.
    philippe





    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'imagine qu'ils répondront en lisant cette chronique. Cela étant, ce magnum, comme tous les autres rouges goûté était impeccable. À l'aveugle, 'La Chapelle' et Gérin en ont fait les frais.

      Supprimer
  2. après dégustation pas convaincu ni par les blancs (pétillants d'abord puis l'année d’après défauts majeurs) ni par les rouges bien quelconques (pas en 2011 faut reconnaître) je suis surpris par cet engouement un peu suspect à mes yeux!

    RépondreSupprimer
  3. Non Vincent ils ne me répondront pas. Le suivi client n'est pas leur fort.

    RépondreSupprimer
  4. Chers amis,
    J'ai pour ma part était bluffé par le blanc 2011!!

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés