Je préfère manger à la cantine !

Eh oui, le fils de Françoise Dolto, le chanteur Carlos, avait raison! Il sera peut-être bientôt plus malin de manger à la cantine qu'au restaurant. C'est un petit espoir, en tout cas, sur le front de la malbouffe. Alors que l'on déjeune de plus mal dans les restaurants français, rongés par le fait-usine et le pousse-caddie (plus de 90% des établissements estime-t-on), la situation devrait d'améliorer d'ici quelques années dans les cantines scolaires. 

Je vous parlais hier du bel exemple du collège de Poligny et de son valeureux chef Christophe Demangel, eh bien, au moment même où il recevait de méritées palmes académiques, les députés ont voté à l'unanimité la proposition de loi visant à ancrer l'alimentation dans le territoire. Le texte, porté par l'écologiste périgordine Brigitte Allain, bien que modifié, prévoit que d'ici 2020, 40% des produits servis dans la restauration collective publique seront locaux, durables et de saison. Prudence, il ne s'agit que d'une première lecture, les sénateurs devront encore somnoler quelques heures dessus avant le second voyage à l'Assemblée, mais les choses semblent bien engagées.

Les lois, même quand elles arrivent au bout, c'est une chose, reste la pratique. Car évidemment, les multinationales de la malbouffe veillent au grain. De normes excessives en radinerie et en combines, elles se sont taillé un empire dans la restauration scolaire. Un texte qui évoque même la primauté du "fait-sur-place" est pour elles un texte à abattre, ou à contourner. 

Il faudra donc l'aide de tous, de la volonté politique à l'échelon local, le soutien des parents d'élèves pour qu'apparaissent de plus en plus de courageux comme Christophe Demangel. Il faudra peut-être aussi remettre en cause certains tics instaurés depuis des décennies, comme les self-services, les menus au choix et le service à l'assiette, car pour trouver les moyens de faire mieux manger les enfants, il faudra aussi apprendre à lutter contre le gaspillage. 

Quoiqu'il en soit c'est un beau chantier, voilà bien de la politique utile!