La fin de la politique du vin unique.


C'est une révolution symbolique. Vous l'avez lu dans le journal, au premier janvier, la Chine a officiellement mis un terme à la "politique de l'enfant unique". Désormais, sous certaines conditions, les couples auront droit à une seconde naissance. On peut voir ça comme une façon pour la dictature communiste de légèrement desserrer l'étau, les raisons en sont bien plus pragmatiques, comme l'explique cet article du Monde.
Vivant dans un pays profondément marqué par les dictatures successives et qui n'en est que récemment sorti, j'ai repensé à cette caractéristique majeure des régimes totalitaires, le fait de ne pas avoir le choix, jusque dans les actes les plus intimes de sa vie. L'enfant unique, le parti unique, la pensée unique… J'en était là dans mes cogitations, en train de trier de vieilles affaires, de faire des cartons, alors que je suis tombé sur une collection d'étiquettes de vin datant de la charnière du millénaire.


Les étiquettes en question, ce n'est pas moi qui les ai collectées mais ma compagne, alors qu'elle faisait la sommelière entre Londres, Melbourne et Rosas. Finalement très représentatives de ce que l'on débouchait à la fin des années quatre-vingt-dix et au début des années deux-mille dans la restauration de luxe branchée.  
La mode ou, selon les opinions, le mouvement du vin "nature" n'était alors réservé qu'à quelques bistrots, parisiens pour la plupart*, comme Ramulaud, Les Pipos, le Café-de-la-nouvelle-Mairie. Dans les étoilés, on ne buvait que d'horribles vins chimiques et sulfités ("soufrés" comme on dit pour faire analphabète chic, de préférence avec deux F), à l'image des étiquettes ci-dessus.
N'empêche qu'il est étonnant de constater comment cette mode ou ce mouvement ont fait changer les choses en quinze ans. En bien, en permettant que l'on puisse sortir des autoroutes, des chemins trop bien balisés, que l'on puisse boire différemment. Et que beaucoup dans le vignoble commencent à se remettre en question, explorent d'autres voies.
Pas d'angélisme non plus, au nom de la tendance, le panurgisme et l'inculture aidant, il arrive trop souvent qu'on tente de nous servir d'infâmes daubes, cousines de celles qu'on tentait de nous servir alors que sévissaient d'autres modes (ou mouvements). Laissons ça aux fashion victims, le libre-arbitre permet de faire le tri. Et régalons-nous, sans dénigrer les autres, de ces vins friands, parfois sans conséquence ni grande garde, mais si agréables à lamper que nous offre le naturisme pinardier. Profitons de ce ,que nous ayons le choix, pas obligés de boire tous la même chose. Jouissons pleinement de notre chance de ne pas être asservis à la politique du vin unique.




* Parmi les rares exceptions hors-Paris, il faut saluer Le Temps des Vendanges toulousain d'Éric Cuestas.














Commentaires

  1. meilleurs adresses Barcelona?
    email bloemblad@telenet.be

    thx
    lu votre article dans revue de vins

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    1. Bonjour Emilia,
      il y a une chronique à ce sujet sur le blog: http://ideesliquidesetsolides.blogspot.com.es/2012/07/le-mini-guide-des-restos-de-barcelone.html

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