Atramentaire.


Je goûte le vin, mais aussi les mots. "Un goûter de mots" disait le bel Antoine en rêvant d'un académisme moins valétudinaire. Atramentaire, Ce mot-là me plaît, me charme malgré la légère rudesse qu'il évoque, cousine du vieux breton de Chinon que nous fûmes à deux doigts de boire hier soir. Atramentaire. J'y repense depuis l'aube dans une imprimerie nimbée de la touffeur biteroise, ce mot n'est pas un parfum mais un goût. Les rotatives dégagent d'autres odeurs, plus éthérées. Rien à voir avec l'âcreté de l'encre, à celle du graphite; repensez à celle du crayon de papier trop mâchouillé. Pensez aussi au cabernet-franc dans la gLoire de sa jeunesse. Pas ce divin chinon de Joguet encore une fois gâché par un bouchon, La Dioterie 96, sacrifié sur l'autel de la "tradition" liégeuse, nourrie à coup de pages de pub et de voyages (arrosages) de Presse. Mais cet autre d'Alliet, crayeux, rugueux. Atramentaire. À ces Mont damnés aussi, pas atramentaires pour un sou. Moi qui n'aime pas le sauvignon… À se damner, comme toujours, ce 2006 "pascalien".  Le vin, c'est une des encres de ma mémoire.


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