les vis cachées…
Enfin un sommelier français qui se jette à l'eau! Vous me direz que Gérard Basset n'est plus tout à fait Français, qu'il vit en Angleterre et qu'il est passé à l'ennemi puisqu'il a même été fait Officier de de l'Ordre de l'Empire OBE. Il n'empêche que notre "meilleur Sommelier du Monde", même s'il le dit avec une diplomatie toute britannique, pleine de circonvolutions, reconnait, sinon la suprématie, au moins l'immense qualité de la capsule à vis. Écoutez-le, il explique ça dans cette petite vidéo de Terre de Vins au générique impayable, digne de Groland.con.
Car franchement, il serait temps d'arrêter, surtout chez nous, Latins, de jouer aux faux-culs avec ce procédé de bouchage qui n'est plus réservé ni aux vins bas de gamme, ni aux vins à rotation rapide*. Oui, le liège est parfois un emmerdement, généralement un anachronisme et, dans une grande majorité des cas, son romantisme est bien inférieur à la somme des problèmes qu'il génère dans nos bouteilles. À plus forte raison s'il s'agit de vins blancs ou rosés, qui "marquent" encore plus. À plus forte raison s'il s'agit de vin "nature" car la vis permet ou plutôt impose** un sulfitage plus léger. En privé, nombreux sont les vignerons qui le reconnaissent, qui aimeraient bien sauter le pas mais qui craignent l'incompréhension du marché.
Parce que le problème de la capsule à vis est là: l'ignorance. Une ignorance entretenue par les bouchonniers (c'est de bonne guerre), à coup de voyage d'agrément ou de presse dans les belles forêts de chênes-liège du Portugal ou d'ailleurs. Une ignorance due aussi en partie à l'absence d'explications données par les professionnels du vin, cavistes ou sommeliers eux-même parfois mal informés, aux consommateurs. D'où cette mauvaise image, encore une fois dans les pays latins, qui colle à ce système. D'où ce coup de chapeau à Gérard Basset qui ne se cache (pas trop) derrière son petit doigt pour dire tout le bien qu'il pense de la capsule à vis, qui n'est en aucun cas la panacée, mais qui pour tant de vins présente de nombreux avantages.
* un des plus beaux blancs que j'ai bus depuis le début de l'année, un riesling 2002 de chez Grosset portait une capsule à vis, nous avons (Marc Valette et moi) été époustouflé par sa netteté, sa jeunesse et sa fraîcheur.
** sinon, c'est la porte ouverte à la réduction et/ou à des nez style "allumette que l'on gratte", les experts de ce mode de bouchage expliquent que la préparation des vins, notamment au moment du sulfitage est essentielle.
Parce que le problème de la capsule à vis est là: l'ignorance. Une ignorance entretenue par les bouchonniers (c'est de bonne guerre), à coup de voyage d'agrément ou de presse dans les belles forêts de chênes-liège du Portugal ou d'ailleurs. Une ignorance due aussi en partie à l'absence d'explications données par les professionnels du vin, cavistes ou sommeliers eux-même parfois mal informés, aux consommateurs. D'où cette mauvaise image, encore une fois dans les pays latins, qui colle à ce système. D'où ce coup de chapeau à Gérard Basset qui ne se cache (pas trop) derrière son petit doigt pour dire tout le bien qu'il pense de la capsule à vis, qui n'est en aucun cas la panacée, mais qui pour tant de vins présente de nombreux avantages.
* un des plus beaux blancs que j'ai bus depuis le début de l'année, un riesling 2002 de chez Grosset portait une capsule à vis, nous avons (Marc Valette et moi) été époustouflé par sa netteté, sa jeunesse et sa fraîcheur.
** sinon, c'est la porte ouverte à la réduction et/ou à des nez style "allumette que l'on gratte", les experts de ce mode de bouchage expliquent que la préparation des vins, notamment au moment du sulfitage est essentielle.
Vincent,
RépondreSupprimerJe suis bien d'accord mais je crois qu'il faut aussi mentionner les bouchons synthétiques. La bataille avec les liégeurs est la même, assez inégale dans un pays oú les institutions favorisent une industrie "locale" (ce qui est de moins en moins vrai au profit du Portugal). Pourtant, Nomacorc propose désormais une gamme de bouchons avec des apports d'oxygène différents pour que chaque vin trouve bouchon à son col. Les résultats sont étonnants, l'approche très technique, avec un appareil capable de mesurer l'oxygène dans les bouteilles et un logiciel aidant au choix du bouchon. Et déjà Nomacorc bouche une bouteille sur sept en Espagne.
Je serai ravi d'en discuter plus avant avec vous.
Et puis, merci pour votre blog, gràce à vous j'ai dîné au Gresca Samedi soir. Un très beau moment.
Sébastien Andres
De rien, Sébastien, le Gresca est effectivement une belle adresse.
RépondreSupprimerPour ce qui est des nouveaux Nomacorc, les derniers que j'ai vu utilisés ne m'ont pas complètement convaincus, mais les choses se sont sûrement améliorées.
J'utilise Diam3 sur tous mes vins depuis 6 ans.
RépondreSupprimerAvantages :
- ressemble au liège, choque moins le consommateur.
- grande netteté, régularité d'une bouteille à l'autre.
- blancs et rosés restent très frais, très longtemps.
- goûts de bouchon inexistants
Inconvénients :
- on ne sait pas trop la composition du liant (il faut faire confiance)
- la réduction ou le caractère fermé sur les rouges (comme pour les vis) si le vin n'est pas "ouvert" lors de la mise.
Avantage ou inconvénient, c'est selon :
- évolution lente des rouges qui restent fruités plus longtemps et tardent à développer le bouquet.
Tant que la fiabilité reste au niveau actuel, aucune raison de changer pour moi. Mais comme tout process industriel, on n'est pas à l'abri d'un problème, que j'espère ne jamais connaître.
Le passage à ce type de bouchage m'a en tous cas permis de dormir plus tranquille...