Et si on se faisait un fast-food?
J'en vois déjà qui jubilent: "il va nous révéler son vice caché, faire son coming-out, nous avouer son doux secret…" Les mangeuses de Nutella que j'avais quelque peu égratignées se régalent: "camarades foodistas, nous tenons notre vengeance!"
Désolé, mes péchés, je les assume. Avec gourmandise. Et pour ce qui est du Mc Donald's, du Quick ou du Burger King, j'ai déjà goûté, ne serait-ce que pour savoir à quoi ça ressemblait et pourquoi les foules aveugles s'y précipitaient tels les damnés aux flammes de l'Enfer. Par parenthèse, je ne vois guère de différence entre aller chez Mac Do' et se taper un(e) gastro moléculaire; petit avantage pour le premier cependant, il a l'honnêteté d'avancer nu, sans fard, fier de son industrialité. Et d'offrir son "expérience" à un rapport qualité/prix largement plus avantageux…
N'empêche que je raffole de ce hamburger, celui que l'on voit en photo, en haut de la page, tout chaud dans son papier de boucherie. C'est une de mes bonnes adresses de Barcelone, la plus précieuse du genre sans doute dans cette ville où le gratin de la boustifaille, grands chefs ou petits maîtres, ne songe plus qu'à ouvrir des hamburgueserias.
Le fast-food en question s'appelle Sagàs, du nom d'un village des Pyrénées catalanes que les habitués d'Idées liquides & solides connaissent déjà, le village qui abrite Els Casals, cette ferme-restaurant dont je vous ai déjà parlé ici et là. Pourquoi ce nom? Parce qu'à l'origine du projet, on trouve Oriol Rovira, le cuisinier d'Els Casals associé pour le coup à Iñaki López de Vinaspre qui n'est autre que le propriétaire du Groupe Sagardi. Bon, Sagardi, j'avoue que ce n'est pas vraiment ma tasse de thé. Pour ceux qui l'ignorent, il s'agit d'une importante chaîne de restaurants d'origine basque où l'on sert principalement des pintxos (bof…) et des grillades (pas si moches que ça). Clairement, c'est cette entreprise, très implantée déjà à Barcelone, qui a permis à Oriol Rovira de disposer d'un local de première catégorie, à l'orée du quartier ultra touristique d'El Born, sur le Pla de Palau, à deux pas de la basilique Santa Maria del Mar. Sagardi a également du apporter son expérience en terme d'organisation pour ce type de restauration. Et peut-être aussi de décoration, le lieu est assez sympa, avec surtout ce très long bar de marbre et de bois où il est agréable de manger.
Cela dit, l'essentiel, à Sagàs, ce sont les produits, fournis par la ferme de la famille Rovira, la cochonnaille, les tomates (magnifiques en saison), tout, à l'exception du piment d'Espelette et de la viande de bœuf, celle du hamburger justement, qui arrive d'une des plus nobles origines qui soient en Espagne: la Galice. Et, rien qu'à la couleur, c'est bien du bœuf, pas du vieux veau à la catalane ou je ne sais quel hachis douteux issu de mélanges improbables qu'on utilise dans les hamburgueserias de luxe du coin*. Je précise toutefois, pour l'avoir vu, que cette viande n'est pas fraîche, les steaks sont surgelés; pour autant, rien à dire, ni au niveau de la texture, ni au niveau du goût. La seule condition pour se régaler est d'insister lourdement en demandant une cuisson très très très légère. Poco poco poco hecha!
Le hamburger est remarquable, servi dans un pain de campagne croustillant, on l'accompagne bien évidemment de frites, en l'occurrence des patatas bravas de rêve qui arrivent elles aussi de la ferme de Sagàs. Attention, si vous avez des gamins avec vous, elles sont aillées et pimentées (vraiment!) mais il en existe une version soft.
N'hésitez pas non plus goûter la tortilla (avec de bons œufs, c'est toujours meilleur…) ou l'incroyable sandwich de porchetta, ce joli petit cochon de lait à l'italienne ou à la niçoise, rôti et farci qui vous sourit derrière le bar, dès votre arrivée. Ne méprisez pas, aux beaux jours, les salades, pour une fois qu'il y du légume à Barcelone! Et craquez pour le plus simple des desserts, un caillé de brebis légèrement salé au miel de romarin: virgilien!
Cela dit, l'essentiel, à Sagàs, ce sont les produits, fournis par la ferme de la famille Rovira, la cochonnaille, les tomates (magnifiques en saison), tout, à l'exception du piment d'Espelette et de la viande de bœuf, celle du hamburger justement, qui arrive d'une des plus nobles origines qui soient en Espagne: la Galice. Et, rien qu'à la couleur, c'est bien du bœuf, pas du vieux veau à la catalane ou je ne sais quel hachis douteux issu de mélanges improbables qu'on utilise dans les hamburgueserias de luxe du coin*. Je précise toutefois, pour l'avoir vu, que cette viande n'est pas fraîche, les steaks sont surgelés; pour autant, rien à dire, ni au niveau de la texture, ni au niveau du goût. La seule condition pour se régaler est d'insister lourdement en demandant une cuisson très très très légère. Poco poco poco hecha!
Le hamburger est remarquable, servi dans un pain de campagne croustillant, on l'accompagne bien évidemment de frites, en l'occurrence des patatas bravas de rêve qui arrivent elles aussi de la ferme de Sagàs. Attention, si vous avez des gamins avec vous, elles sont aillées et pimentées (vraiment!) mais il en existe une version soft.
N'hésitez pas non plus goûter la tortilla (avec de bons œufs, c'est toujours meilleur…) ou l'incroyable sandwich de porchetta, ce joli petit cochon de lait à l'italienne ou à la niçoise, rôti et farci qui vous sourit derrière le bar, dès votre arrivée. Ne méprisez pas, aux beaux jours, les salades, pour une fois qu'il y du légume à Barcelone! Et craquez pour le plus simple des desserts, un caillé de brebis légèrement salé au miel de romarin: virgilien!
Pour la boisson, je ne sais pas si à Sagàs ils poussent le clin d'œil jusqu'à proposer du Coca-Cola**, il y a une petite carte des vins qui vaut ce qu'elle vaut, c'est-à-dire que le mieux est de penser à autre chose. Personnellement, je demande una clara, un panaché, à la pression.
Alors, vous voyez que ce n'est pas si loin que ça, l'Amérique…
* À défaut de bon bœuf, on ajoute à peu près toutes les viandes dans les hamburgers barcelonais, y compris du porc ou de la volaille. La plupart du temps, ils sont servis archi-cuits ce qui rend le hachis (généralement fait à la grille très fine) parfaitement farineux. Récemment, un long article de La Vanguardia consacré à cette nouvelle mode et aux restaurants qui en servaient, dans ce papier, on parlait de tout de la couleur de la moquette, du pedigree du cuistot et même de l'âge du capitaine, mais à aucun moment de l'essentiel: l'origine et la qualité de la viande…
** il y a malheureusement de grandes chances qu'ils en proposent, du Coca-Cola, vu l'addiction dont sont victimes tant de consommateurs ici, y compris dans des milieux soit-disant gastronomiques. C'est assez impressionnant!
Tout à fait d'accord ! C'est incroyable le nombre de gens qui mange avec un coca-cola, je ne vois pas souvent de bouteille d'eau à table. Le pire je pense sont les enfants, entre le fantas, coca et autres boissons sucrées, c'est un véritable fléau.
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