Le grenache sans échardes de l'Écossais volant.
Très loin de l'Espagne parkérisée et de ses pénibles concours de quéquette qui finissent immanquablement en pipes à Pinocchio, apparaissent ici et là des vins qui rappellent que la Péninsule est aussi une formidable usine à jus. Un des symboles de cette nouvelle Espagne est Norrel Robertson, El Escoces Volante, comme il s'est baptisé: Écossais, il l'est vraiment et c'est en Aragon qu'il a atterrit, à Cervera de la Cañada, un bled des environs de Calatayud.
Sa petite cuvée, La Multa (il faudra que je lui demande l'origine de ce nom bizarre qui signifie "amende" en espagnol…) est un grenache gourmand comme on peine à en trouver outre-Pyrénées, un vin juste qui se faufile avec l'habileté solide d'un Gavin Hastings et ce qu'il faut de duende entre les poncifs du genre, lourdeur et technologie outrancière. En prime, ça vaut 4 ou 5 euros et c'est revêtu d'une étiquette à l'ancienne, clin d'œil aux grands finos. "Un vin de pueblo" trancheront sûrement les experts espagnols (dont mon célèbre Manuel, le sommelier catalan nationaliste, binoclard et buveur de Coca-Cola), tellement occupés à courir après de chimériques grands crus qu'ils en oublient que le vin est aussi fait pour être bu. Le plus drôle, c'est que La Multa a été élaborée par un Master of Wine puisque, même si ça ne voit absolument pas, Norrel Robertson MW fait effectivement partie de la Confrérie anglaise des tristes du vin.
Hier, devant un étalage intriguant de vins plus ou moins inconnus des anciens et nouveaux mondes, un nom a accroché ma mémoire : "la multa"...
RépondreSupprimer...Tempranillo et non Grenache, un peu peur de boire de la planche mais pour les beaux-parents, ça fera (au moins) l'affaire ce weekend !
Et plus si affinités.
Tom B.
Je n'ai pas goûté le tempranillo, Tom. J'attends le résultat…
RépondreSupprimerBon, le Tempranillo 2008 de l'Ecossais de Calatayud, ce ne fut pas le coup de foudre !
RépondreSupprimerBien trop boisé pour moi, des notes sucrées et un peu d'amertume (ça, ça me dérange moins), bref autant dire que je n'ai pas vraiment accroché.
Mais en aventurier du vin que je suis, si je tombe sur le 100%Grenache (ou le 100%Syrah !) j'essaierai quand même avec plaisir !
Tom B.
(En fait, aujourd'hui, une vingtaine d'heures après ouverture, le fond de la bouteille passait beaucoup mieux avec un Chili con carne, de la casa, bien épicé ;-))