L'amour & le vin.


J'aime le vin, mais je ne suis pas nécessairement très amoureux du monde du vin. Justement parce que quand on le fréquente de près, au cours d'un salon par exemple, on se rend compte que, dans ce monde du vin, rares sont ceux qui aiment le vin. En écrivant ça, je pense à ces vieux commerciaux madrés à l'haleine enfumée qui pèsent tout en kiloeuros et dessinent des modèles économiques, à leurs collègues chinois qui viennent là pour tout acheter mais au tiers du prix, à ces vignerons qui rêveraient qu'on installe une télé sur leur stand pour ne pas rater le dernier épisode des Feux de l'amour, aux hommes politiques de régions viticoles qui passent par là en pensant à autre chose, etc…, etc…
C'est donc avec un plaisir non dissimulé qu'on rencontre des jeunes comme Marion Pla. Une fille de la campagne, de Cessenon-sur-Orb, en Saint-Chinian. Son père avait des vignes, portait les raisins à la coopé du village, puis dans celle d'un village voisin (parce que déjà il avait le souci qu'on n'en fasse pas n'importe quoi), elle a fait ses études, a rencontré des gens, est partie travailler en Nouvelle-Zélande, est revenue chez elle et s'est mise au boulot. Bref, enracinement et ouverture d'esprit. Mais avant tout, Marion aime le vin, elle "l'aime d'amour", elle s'intéresse à ça, veut apprendre, comprendre, découvrir, goûter.


Au passage, elle s'est équipée d'un parrain, pas n'importe lequel, un gars de son village, le copain de son père, Marc Valette, pur et dur de la viticulture languedocienne. Tout n'est pas encore parfait dans les vins de Marion Pla (qu'y a-t-il de plus chiant d'ailleurs que les vins parfaits?), mais les intentions sont là. L'envie, aussi. Un rosé vif qui rafraîchit, une petite cuvée gourmande qui glisse et une autre, plus sérieuse, qui fait dire que la demoiselle (pardon, mais j'adore ce mot!) a des convictions. Elle s'attèle maintenant à un vrai travail de fond dans les vignes, toujours avec son père. Elle aime ça.
Cette jeune vigneronne de Saint-Chinian n'est qu'un exemple parmi d'autres, mais c'est l'exemple à suivre. Quoi de plus difficile en effet que d'aimer les vins de ceux qui ne s'aiment pas?


Commentaires

  1. Très contente, que tu mets une fille bien de chez nous en avant, qui a en plus des sérieuses attaches amoureuses avec mon village d'Olargues:-):

    Je l'avais découverte d'ailleurs là, sur un marché, il y a quelques années - et à te lire, elle a fait du chemin depuis, bravo:-)!

    http://lisson.over-blog.com/article-24317842.html

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  2. Tu parles d'exemple à suivre et tu as mille fois raison. Au moins, elle a fait le choix de sa vie !

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  3. j'aime ta façon de regarder l'émotion que procure le vin, ses arômes sont pour moi le plus vrai des languages, le plus beau à partager, l'homage à ces terroirs que j'aime tant, aux vignerons qui tracent le sillon de leur vie tous les jours... amitiés olfactives, Frédéric
    ps : tu la connais sans doute, sinon rencontre Athé, (Athénais de Beru), une merveille, à Béru, tout près de Chablis. Le Château de Béru te comblera...

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