Habillé pour l'hiver.
Et si l'on parlait chiffons? C'est rare sur ce blog, mais j'y pense parce que j'ai vu l'autre jour à Narbonne une petite merveille que beaucoup pensaient disparue. Pas vraiment un produit local, d'ailleurs, puisqu'il s'agit d'une veste normande d'une marque oubliée, Le Mont-Saint-Michel.
J'adore les vestes de travail, bleues, celles des jardiniers ou des ouvriers, les blanches des peintres aussi. Je me souviens que dans les années 80-90, avant que Saint-Émilion ne devienne Saint-&-Millions, François Mitjaville en portait invariablement de superbes, parfaitement assorties à l'élégance rurale de son Tertre-Rotebœuf.
J'adore les vestes de travail, bleues, celles des jardiniers ou des ouvriers, les blanches des peintres aussi. Je me souviens que dans les années 80-90, avant que Saint-Émilion ne devienne Saint-&-Millions, François Mitjaville en portait invariablement de superbes, parfaitement assorties à l'élégance rurale de son Tertre-Rotebœuf.
On en fabriquait de belles du côté de Villefranche-sur-Saône (là où est également produite la marque Le Laboureur). La plus belle que je possède, photographiée en haut de cette chronique, n'a pas d'étiquette. Je l'ai achetée à Londres, il y a quelques années, dans une jolie friperie de Covent Garden, elle avait semble-t-il passé la première partie de sa vie sur les épaules d'un cheminot anglais (un type solide puisqu'il portait du 48); vu de près, on remarque dans son tissage, ce motif herringbones comme disent les Anglais, des chevrons, quoi, que je n'avais jamais remarqué chez nous.
La veste qui a attiré mon attention en Languedoc* est neuve. Mais le modèle, inventé et fabriqué en Normandie, date de 1913. L'entreprise qui l'a créée a été reprise par l'héritier d'une famille de filateurs, Alexandre Milan; visiblement, il tente de relancer cette marque centenaire, en surfant sur son côté "APC des champs", devenu plus preppy façon rue des Abbesses que prolo de Seine-Saint-Denis. Pourquoi pas après tout? On est là face à un classique de l'habillement rustique masculin, un peu comme la veste forestière d'Arny's (beaucoup plus coûteuse), le Barbour huilé à besace ou encore la veste de chasse américaine Filson.
La veste de travail Le Mont-Saint-Michel est de moleskine, un mot et un matériau qui me plaisent. Du velours rasé, tendance "peau de taupe". Indigo, évidemment, parce qu'on n'a pas attendu le denim et le blue jeans américains pour jouir du serge de Nîmes et du bleu de Gênes… On me dit qu'elle existe dans ma taille, me voilà peut-être habillé pour l'hiver** (et les dix suivants). Car ce n'est pas la moindre des élégances de ce genre de vêtements que de durer des années. Et même de s'embellir avec le temps.
* Pour ceux qui vivent ou passent dans le Sud, cette veste est distribuée à Montpellier par Claude Damas dans les boutiques Darwin. D'autres adresses ici.
** À propos d'habiller pour l'hiver, il y en a un qui est en train de se faire tailler un costard sur mesure sur les réseaux sociaux, le télé-cuistot (on y revient…) Philippe Etchebest. Dans sa grande croisade pour la défense et l'illustration de la gastronomie française, il s'est associé à la bière industrielle Kronenbourg pour mettre au point des alliances mets-bibine. Ce blog d'amateurs de bière notamment s'en est donné à cœur-joie.
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