Vive la France!


Autant je déteste le nationalisme (comme tant de maladies en -isme), autant je vibre, autant "j'aime d'amour" ce pays quand j'ai la chance de le traverser à hauteur d'homme. Nom de Dieu, que la France est belle! Que cette terre est riche. Et les cultures qu'elle a engendrées le sont plus encore. De la chantante austérité languedocienne à la force intérieure des villages corréziens, des colères de Garonne au souffle de la Loire (pour ne la réduire qu'à mon périple d'hier). Ses couleurs, ses odeurs. Sa peau, ai-je envie de dire.
Vous me répliquerez que, de sinistres zones pavillonnaires sponsorisées par Leroy-Merlin en odieux parkings d'hypermarchés (j'en reparlerai bientôt), nous n'avons cesse, nous, Français, de la défigurer*. C'est vrai, mais quand on va la chercher, et l'effort n'est pas bien grand, elle existe encore. Au cœur de ses villes et de ses campagnes. Le long des vieilles rues et des départementales oubliées. Loin des no man's lands créés par un "progrès" qui tente de nous voler l'avenir, par le lucre, par le cortoplacismo, comme disent mes amis espagnols qui, bétonnières à l'appui, ont transformé leur rivage méditerranéen en un nouveau Mur de l'Atlantique.


Oui, j'aime la France. Ses écoles et ses mairies, drapeaux au vent, ses paysans qui tiennent bon. Ça ne m'empêche pas d'aimer le Monde, ce n'est absolument pas antinomique. Et j'aimerais tant qu'elle soit plus fière d'elle même, moins petite, moins honteuse. Qu'elle se regarde dans le miroir et comprenne à quel point, malgré les rides, les absences et les idées noires, elle demeure séduisante. J'aimerais tant (mais peut-être faut-il s'en éloigner pour le comprendre?) que ses habitants se rendent compte de la chance qui est la leur. Reprennent confiance. Qu'ils redécouvrent sa beauté. Réapprennent à la regarder, à parler avec elle, à l'écouter aussi, à écouter ce vieux message que racontent les pierres. Et qu'après tant d'années, ils lui refassent l'amour.


* Ça me rappelle cette chanson prémonitoire que j'écoutais, gosse, Dutronc/Lanzmann, La France défigurée, cousine du Petit jardin.


Commentaires

  1. Drôle de constater sur ta carte années 50 combien des villes comme Sète, Montceau-les-Mines, Boulogne, Calais, etc. étaient jugées plus importantes que Carcassonne, Perpignan, Toulouse, Angers... Une autre époque où le rayonnement extérieur de la France devait passer par ses colonies reliées aux ports de la "Métropole" comme on disait alors.

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    1. Logique, c'est une carte des voies navigables, non, à vue d'oeil sans prothèse oculaire.

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  2. Vive POUSSON ! POUSSON au manchon ! Mais sans doute voit t'on mieux la France quand on n'y vit pas en permanence ou plus du tout ! Car on en retient le plus brillant, le plus charmant...

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