Sex & Food & Drink n' Roll.
On m'a toujours dit qu'il était grossier de parler de ses problèmes de santé. Oui, vous savez, un peu comme les petites vieilles qui, alors que vous vous impatientez devant l'étal du primeur, font durer le plaisir en détaillant, en Technicolor, leur dossier médical. Pourtant, je vous le dis, je crois bien que je suis malade. Depuis presque une semaine. Et ça ne passe pas.
J'ai fait des efforts pourtant, j'ai pris soin de moi, j'étais superbement entouré, on a chanté et rit, bu un peu aussi, échangé, partagé, lu. Les hommes étaient drôles, les femmes pétillantes, le vin drôle et parfois pétillant (comme ce Lucky dont on a bu des seaux), mais vraiment je ne me suis pas remis de cette horrible nuit américaine.
Depuis l'aube du jour d'après ce mardi noir, je souffre donc de dépression. Un peu comme celle de vingt-neuf. Sauf que là ce qui me vient à l'esprit, c'est trente-trois, sans même que le docteur n'ait à me le demander. D'un côté, les fachos (les vrais, pas ceux des discours étudiants) qui ne prennent plus la peine de se cacher, que l'on sent décomplexés. De l'autre, les cocos qui se disent que Poutine, finalement, du temps du KGB, ça a été un camarade, alors bon…
Peu importe les monceaux de cadavres, toutes ces tombes dans les cimetières, ces interminables listes de noms sur les monuments aux morts, on prend les mêmes et on recommence. Odeur de rance.
Tout ça, il y en a plein vos journaux. On ne va pas en remettre une couche et larmoyer sur un monde que nous avons nous aussi, jour après jour (la mondialisation, la grande distribution, l'égoïsme…) contribué à construire. J'ai décidé, pour sortir de mon mutisme dépressif, de vous parler plutôt de cul. Parce que ça fait du bien, le cul. L'amour, comme on dit quand on est moins grossier que moi.
En l'occurence, de l'amour tarifé puisque c'est de film de cul qu'il est question dans cette chronique. des œuvres de notre voisine Erika Lust dont je vous avait touché un mot ici. Du porno, "féministe" de surcroît, je trouve ça assez opportun alors qu'un puritain évangéliste, héritier de ceux qui brûlaient les sorcières de Salem, fait son entrée à la Maison blanche (en tant que vice-président) et que vient d'être nommé à ses côtés un charmant personnage, Stephen Bannon, selon lequel, je cite, "la contraception rend les femmes moches et folles".
En plus, eux qui haïssent notre vieille Europe décadente, et encore plus semble-t-il cette France qui s'évertue à ne pas comprendre leur immense distinction, je leur offre un porno gourmand, où l'on se délecte de manger et de boire. Pas de hamburgers et de pizzas à mobylette dans Eat with me, juste l'apologie de l'amour de la table, de l'amour à table, le plaisir de manger, de boire et de se manger, de se boire ensemble. Confondre les plaisirs.
À la santé, donc, de ces messieurs et de leurs problèmes de quéquette.
Ce qui est reposant dans les films d'Erika Lust, c'est que les participants, hommes ou femmes, sont des gens normaux, semblables à ceux que l'on croise tous les jours dans les rues de Barcelone. Les actrices, par exemple, ne sont pas tenues de ressembler à des pétasses maquillées comme des voitures volées. Elle peuvent être naturelles, grosses, maigres, vieilles, poilues. Comme dans la vie.
Idem pour les décors, on n'a pas l'impression que ça a été tournée chez un bédouin enrichi, ambiance dorures et cuir blanc, vous voyez, un peu comme l'appartement du Président Trump…
Ça me fait penser à un autre court-métrage d'Erika Lust, Power Pussy, qui se déroule dans un lieu dont je vous avais parlé il y a un an ou deux, le 68*. 68, pas soixante-neuf! C'est (c'était) un bar à cocktails pointu, histoire que l'on accuse Erika Lust de faire du porno-bobo. Elle tourne d'ailleurs aussi dans des boutiques de mobilier vintage…
Au 68, il y avait ce barman incroyable, Miguel Angel Palau Bianchi, qui confectionne à un hipster le cocktail du septième ciel. C'est léger, ça ne mange pas de pain, il y a même de l'humour à la fin. Et du bon rock n'roll en bande-son. Bon, pas du Leonard Cohen, mais moi, franchement, ces jours-ci, je n'ai pas besoin en plus de la musique de cet élégant chanteur trop vieux pour moi pour déprimer et courir à la pharmacie chercher des barbituriques. Il me faut plutôt les Ramones ou les New-York Dolls! En plus, écouter un Juif (converti au bouddhisme en plus!), par les temps qui courent, mieux vaut encore se taper un film de cul arrosé de musique de nègres**…
En l'occurence, de l'amour tarifé puisque c'est de film de cul qu'il est question dans cette chronique. des œuvres de notre voisine Erika Lust dont je vous avait touché un mot ici. Du porno, "féministe" de surcroît, je trouve ça assez opportun alors qu'un puritain évangéliste, héritier de ceux qui brûlaient les sorcières de Salem, fait son entrée à la Maison blanche (en tant que vice-président) et que vient d'être nommé à ses côtés un charmant personnage, Stephen Bannon, selon lequel, je cite, "la contraception rend les femmes moches et folles".
En plus, eux qui haïssent notre vieille Europe décadente, et encore plus semble-t-il cette France qui s'évertue à ne pas comprendre leur immense distinction, je leur offre un porno gourmand, où l'on se délecte de manger et de boire. Pas de hamburgers et de pizzas à mobylette dans Eat with me, juste l'apologie de l'amour de la table, de l'amour à table, le plaisir de manger, de boire et de se manger, de se boire ensemble. Confondre les plaisirs.
À la santé, donc, de ces messieurs et de leurs problèmes de quéquette.
Ce qui est reposant dans les films d'Erika Lust, c'est que les participants, hommes ou femmes, sont des gens normaux, semblables à ceux que l'on croise tous les jours dans les rues de Barcelone. Les actrices, par exemple, ne sont pas tenues de ressembler à des pétasses maquillées comme des voitures volées. Elle peuvent être naturelles, grosses, maigres, vieilles, poilues. Comme dans la vie.
Idem pour les décors, on n'a pas l'impression que ça a été tournée chez un bédouin enrichi, ambiance dorures et cuir blanc, vous voyez, un peu comme l'appartement du Président Trump…
Ça me fait penser à un autre court-métrage d'Erika Lust, Power Pussy, qui se déroule dans un lieu dont je vous avais parlé il y a un an ou deux, le 68*. 68, pas soixante-neuf! C'est (c'était) un bar à cocktails pointu, histoire que l'on accuse Erika Lust de faire du porno-bobo. Elle tourne d'ailleurs aussi dans des boutiques de mobilier vintage…
Au 68, il y avait ce barman incroyable, Miguel Angel Palau Bianchi, qui confectionne à un hipster le cocktail du septième ciel. C'est léger, ça ne mange pas de pain, il y a même de l'humour à la fin. Et du bon rock n'roll en bande-son. Bon, pas du Leonard Cohen, mais moi, franchement, ces jours-ci, je n'ai pas besoin en plus de la musique de cet élégant chanteur trop vieux pour moi pour déprimer et courir à la pharmacie chercher des barbituriques. Il me faut plutôt les Ramones ou les New-York Dolls! En plus, écouter un Juif (converti au bouddhisme en plus!), par les temps qui courent, mieux vaut encore se taper un film de cul arrosé de musique de nègres**…
* Le 68, j'en parlais là, au bout de ce lien. Je vous préviens, il y avait déjà un peu de cul. Comme quoi ce lieu (qui a fermé depuis, lire ici)…
Que dis-je de nègres? De singes! Si, si, lisez ce papier du WP.
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