J'écris ton nom.
Le Docteur devait être heureux à Saint-Jean*. En guise de carte postale, il m'a expédié sous le soleil de Barcelone quatre palombes. Peio, le boucher (tu es coquin, boucher, mais ça restera entre nous) les a gentiment mises sous-vide, et, comme il se doit, les facteurs de Chronopost ont mal fait leur travail. Ici, le temps va à pied, laissons-lui le temps, sans nous prendre pour Miguel de Cervantes**.
Après, le problème avec ce genre de carte postale, c'est qu'il faut y répondre. "Envoyer du bois" comme on disait à une époque où l'on n'appelait pas nécessairement le baveux pour donner son avis. Plumer, le geste te revient même si tu sais que c'était le geste des femmes, mères, grand-mères; on les a vu faire auréolées de cet édredon de duvet mi-merles mi-grives dans la cour pyrénéenne.
Merci Docteur, loin du funeste, nous avons festoyé de cette vanité. Toi, Commingeois, tu le sais, l'oiseau mort est notre vanité. Que les crétins, les poètes pouët-pouët, circulent! Comme elles étaient mûres (il est de notoriété publique que j'ai tours aimé les vieilles), je les ai rôties classique, sur l'os, roses mais pas saignantes. Je pense que, même à sa messe, le curé de Santa María del Pi savait, avec quoi, après la canette de Cazes-Mondenard, on allait s'agacer. Ça me fait penser, Docteur, qu'il faut que tu lui parles à l'autre padre, rapport notamment à ce rituel qui m'est étranger. Non pas que la cathédrale de Montauban m'impressionne, on en a vu des falbalas, je veux juste respecter ceux qui se sentent à l'aise à l'intérieur.
Merci Docteur, loin du funeste, nous avons festoyé de cette vanité. Toi, Commingeois, tu le sais, l'oiseau mort est notre vanité. Que les crétins, les poètes pouët-pouët, circulent! Comme elles étaient mûres (il est de notoriété publique que j'ai tours aimé les vieilles), je les ai rôties classique, sur l'os, roses mais pas saignantes. Je pense que, même à sa messe, le curé de Santa María del Pi savait, avec quoi, après la canette de Cazes-Mondenard, on allait s'agacer. Ça me fait penser, Docteur, qu'il faut que tu lui parles à l'autre padre, rapport notamment à ce rituel qui m'est étranger. Non pas que la cathédrale de Montauban m'impressionne, on en a vu des falbalas, je veux juste respecter ceux qui se sentent à l'aise à l'intérieur.
Voilà, une fois de plus, j'ai pris le micro de ce blog et je me suis embrouillé. J'étais juste là pour te faire part (toi, tu le sais, Docteur), pour vous faire part d'une petite réflexion en passant, d'un niveau infime par rapport à ma génuflexion ci-dessus. Boire, comme on dit chez les médecins (ceux qui ont arrêté d'être de bons docteurs), ce n'est pas nécessairement se droguer, c'est aussi aller flirter avec la liberté. Combattre donc. Contre les prohibitionnistes de tous poils, les moralistes aussi peu couillus, et, de surcroît, contre les marchands de textile qui t'expliquent ce qui se fait et ce qui ne se fait pas.
Par exemple, sur ces palombes qu'on a mangé à plein goût, comme à Barcus à la grande époque, en arrivant par le chemin du haut, on a sorti deux trois quilles. Les piafs, je les avais pourtant calmés avec une crème (ça fait Parisien, ça, non?) de pois cassés, de haricots des Asturies et de couennes de cochon noir, mais ils envoyaient du bois (bis).
Plusieurs vins. Un à part, je ne vous en reparle pas, c'est ici, et effectivement, pour les vicieux, c'est énorme, la luxure se confirme.
Revenons chez les gens normaux. Face-à-face, l'imparable, le bourgogne qui coûte un quart de Smic espagnol. Encore jeune, certes (quelques heures d'ouverture nous montreront qu'il s'était fait une teinture) mais un peu mou du genou sur le dossier, usé, d'autant qu'il était précédé d'un braucol 2011 de Plageoles. Puis vient son concurrent. Un carignan, du Roussillon. Le Temps retrouvé, on dirait une pub de la Caisse primaire d'Assurance-Maladie ou d'Yves Rocher. N'empêche que ce pif (que j'avais plutôt moyennement goûté précédemment) a fait passer le bourgogne de notaire sous la table.
Est-il "meilleur"? Mérite-t-il une "meilleure note"? Je n'en sais foutre rien! Simplement, à ce moment là, avec sa volatile à décorner les cocus (et les professeurs de certitudes qui en sont d'autres), il nous a fait rêver, il nous a élevé. Malgré sa roture, ses mauvaises manières, il a donné le rythme, effacé son noble camarade du Nord. Et j'ai emboîté son pas tordu. Et je l'ai aimé.
Alors, on en revient à la question de départ, Docteur. Celle qu'on se pose quand on boit à la régalade le gamay de la femme de ta vie. C'est bien? C'est mal? J'ai le droit ou pas?
Eh bien sûr, couillon qu'on a le droit de boire ce qu'on a envie de boire! Le plus extraordinaire, dans ce Mondovino où de petits épiciers déguisés en marquis, versatiles, se la jouent arbitres des élégances, c'est qu'on soit obligé de le rappeler. De répéter que, quel que soit l'avis de l'œnologue (celui qui est au vin ce que le sexologue est à l'amour©), le client est Roi. Libre, surtout. Plus encore que ces oiseaux que nous adorons.
Eh bien sûr, couillon qu'on a le droit de boire ce qu'on a envie de boire! Le plus extraordinaire, dans ce Mondovino où de petits épiciers déguisés en marquis, versatiles, se la jouent arbitres des élégances, c'est qu'on soit obligé de le rappeler. De répéter que, quel que soit l'avis de l'œnologue (celui qui est au vin ce que le sexologue est à l'amour©), le client est Roi. Libre, surtout. Plus encore que ces oiseaux que nous adorons.
* De-Luz, évidemment.
** "Se dará tiempo al tiempo, que suele dar dulce salida a muchas amargas dificultades.", la phrase initiale, reprise maintes fois y compris dans de sombres heures, "donner du temps au temps", déformée encore plus.
** "Se dará tiempo al tiempo, que suele dar dulce salida a muchas amargas dificultades.", la phrase initiale, reprise maintes fois y compris dans de sombres heures, "donner du temps au temps", déformée encore plus.
Commentaires
Enregistrer un commentaire