Michel Rolland le dit: les notes, c'est mort!


Comment ne pas en tirer une petite gloriole? Tant pis pour la fausse modestie, mais il me plaît de lire ces quelques mots de Michel Rolland aujourd'hui dans le quotidien argentin La Nación. Le célèbrissime flying winemaker annonce la fin d'une époque, celle-là même sur laquelle il a fondé sa réputation. En un paragraphe, péremptoire, définitif, il enterre le système de notation des vins. Ridicule concours de quéquette dont je n'ai eu de cesse de me moquer, ici, encore il y a quelques mois. Je l'avoue, il est agréable d'avoir raison trop tôt…
Ce que dit le barbu gascon est simple, en voici une traduction littérale:
" Je crois que désormais, les notes n'ont plus d'avenir. Ça a été une époque. Ça a fonctionné durant les trente-cinq dernières années, mais aujourd'hui elles vont disparaître, parce que n'importe quel dégustateur peut avoir son opinion de ce qui est le meilleur; ce sera une bonne opinion, mais ce sera la sienne, mais pas la vôtre ni la mienne. Nous allons goûter un vin, et à moi, il ne va pas me plaire mais à vous oui. Alors, qui a mauvais goût? Vous ou moi? Nous ne savons pas."
J'adhère à 100% (même si je comprends bien que cet accès de sagesse à une légère part circonstancielle). J'apprécie aussi le comique de la situation en pleine cérémonie des "primeurs" bordelais. Merci Michel Rolland. Amis suiveurs, suivez.


Commentaires

  1. "une légère part circonstancielle". Tu maîtrises l'usage de l'euphémisme. Vu de l'intérieur du système, c'est même malsain. "Sans moi, point de salut". Je suis moins péremptoire. La divergence d'opinion évoquée a toujours existé. Et nous restons accrochés à cet espoir de bonne note. Nous la veillons avec impatience. Plusieurs fois par jour, sur tous les réseaux, en ce moment. Alors, de grâce. Point d'hypocrisie. Pas vous, Monsieur. Parce-ce que nous sommes tous pareils dans ce métier.

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  2. Ben voyons...

    Et demain Robert Parker se met au vin sans soufre élevé uniquement en cuve inox?

    Remarque, cette histoire me donne envie de revoir Mondovino, notamment les passages où Michel Rolland lit les pages "saumon du Figaro en parlant dans un téléphone semi-cellulaire à l'arrière d'une berline conduite par un larbin. "Faut micro-oxygéner! Faut micro-oxygéner!"

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  3. "Desarollar el Malbec".... Ahahaha, ça m'avait échappé...

    Cela doit plaire à l'amateur de "haut-serrois"...

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  4. Rolland anti-notation, anti-journalistes, aussi...
    http://hlalau.skynetblogs.be/archive/2016/04/04/bordeaux-primeurs-2016-michel-rolland-et-ces-connards-de-jou-8590749.html

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