Étienne, ton énergie nous accompagne.
Cet après-midi, je pense à toi, Étienne. Ne t'inquiète pas, sois serein, je ne te poserai aucune question. Il est des mystères dans la tête d'un homme qui doivent demeurer mystérieux. Je pense à toi, à cette fin de soirée dans ce petit bistrot de Barcelone, tellement loin des palaces et des restaurants étoilés que tu connaissais tous comme ta poche, de Tokyo à Londres, de Singapour à Illaeushern. Tiens, justement, le seul reproche, tellement dérisoire aujourd'hui, tu es parti alors que nous avions un rendez-vous flou là-bas dans cette Auberge de l'Ill dont le nom enchanta mon enfance.
Oui, je pense à toi, Étienne, dans ce petit bistrot, à L'Ànima del Vi, en train de goûter du bizarre avec une espèce de curiosité enfantine, avec cette soif intelligente que connaissaient tous ceux qui t'ont fréquenté ou même croisé. En fait, ta force (car oui, tu étais fort), c'était cette capacité à s'ouvrir aux autres (peut-être aurais-tu du t'ouvrir davantage de toi-même), cet incroyable entrain, cette énergie.
Tu étais un aimant, me répétait tout à l'heure ton ami Christophe qu'en tant d'années je n'avais jamais entendu pleurer (je doutais même qu'il puisse le faire), et dont, en moins de quarante-huit heures, j'ai entendu deux fois les sanglots, inextinguibles. Car oui, Étienne, nous sommes tristes, comment le cacher? Mais ce soir, comme toi parfois, nous ferons semblant, nous serons les plus joyeux du Monde, et nous boirons de ce riesling à l'étiquette de bouillon Kub que j'aimais tant, et sur laquelle j'ai eu la chance de travailler un peu avec toi. Et nous parlerons fort, nous rirons, nous agiterons des clochettes. Nous nous tatouerons même si tu veux. Je te le promets.
Tu étais un aimant. Dans ta famille, sur les traces de tes ancêtres, poursuivant, accélérant cette longue trajectoire, et au sein de ces Primum Familiae Vini dont tu étais à la fois l'âme, le moteur et l'enfant terrible. Un aimant, et un amant du vin aussi. De la vie, j'en suis sûr, même si…
Quelle tristesse, j'ai eu le plaisir de le rencontrer à son dernier passage à Mtl, et je n'arrive pas à croire qu'un homme tellement plein de vie puisse disparaître si rapidement. J'en suis toute pleine de tristesse. Mes condoléances à toute sa famille physique et du vin. Mes pensées vont vers vous.
RépondreSupprimerUne energie et une force, surtout un grand Ambasadeur de l'Alsace et de Hugel bien sur, dans la suite de l'Oncle Jean"johnnie". Etienne a ecrit le mot fin avec une determination sans pareil, et dans des ciconstances enigmatiques, surtout ne pas juger et respecter la memoire de celui qui restera pour tous ceux qui l'ont connu, un brillant serviteur de nos metiers du Vin. Amen
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