Les écolos les plus cons du Monde…


C'est un des sommets de la gastronomie française. Sauf qu'on n'a pas le droit d'en manger en France… Vous avez bien sûr, à son long bec, reconnu le sublime oiseau dont je veux parler, l'exquise bécasse. Et vous le savez sûrement, il est interdit de commercialiser et donc de servir au restaurant la reine de la plume, une interdiction bien franchouillarde, limitée aux frontières de l'Hexagone.
Car de la bécasse, tous nos voisins européens en servent, parfois même à profusion, comme ici en Espagne, à Barcelone, au bar de Monvínic où j'ai pris cette photo hier soir.
Beaucoup d'hypocrisie d'ailleurs dans cette affaire! La bécasse, on en vend et on en sert en France, dans pas mal de restaurants dont je ne peux malheureusement pas vous donner le nom ici. Sous le manteau. 


La récente proposition des chefs Alain Ducasse, Michel Guérard, Jean Coussau et Alain Dutournier me semble d'ailleurs être un minimum, et permettrait de clarifier les choses. Pour la bécasse, mais aussi l'ortolan, le pinson, la grive, le chardonneret, ils souhaitent "obtenir une dérogation d'un jour ou un week-end de consommation par an", un peu comme on le fait en Suède avec les écrevisses. "L'interdiction totale met à mal des siècles de tradition, de coutumes, et favorise un marché noir néfaste avec des prix exorbitants" explique Michel Guérard. "Nous ne sommes pas des viandards, nous sommes aussi respectueux que les écologistes et les défenseurs des animaux de la protection des espèces menacées. Tout en respectant les sentiments de chacun, il s'agit aussi de respecter des traditions séculaires, notamment landaises, d'un retour transparent à l'authenticité et d'une transmission d'un savoir-faire aux jeunes générations en matière de préparation et de cuisson de ces oiseaux".
Bref, tout ça pour dire qu'hier soir au restaurant, j'ai mangé une bécasse, et que j'emmerde les écolos à la con, sûrement les plus cons du Monde, leurs résultats électoraux semblent d'ailleurs être à la hauteur de leurs talents politicards. Vive la bécasse, merde aux khmers verts!




PS: j'ai oublié de vous dire que sur cette bécasse, j'ai bu un excellent crozes-hermitage d'Emmanuel Darnaud, sa cuvée (pour moi idéale) Les trois chênes, millésime 2011. Malheureusement, pour votre pense-bête, je n'ai pas pu vous mettre de photo de l'étiquette, reconnaissable à son triangle inversé. Vous vous contenterez donc de la bouteille précédente, mon beaujolais préféré, celui dont le gamay pinote et remet les pendules à l'heure de pas mal de pseudo grands bourgognes. Sublime comme d'habitude, et fort à propos sur les jolies entrées mar i muntanya de Guillem Oliva.









Commentaires

  1. J'aime beaucoup les vins de Dutraive .
    La VV 1991 a encore aujourd'hui de très beaux restes.

    La bécasse de Monvinic est un joli plat, en effet.
    Nous l'avons accompagnée d'un Châteauneuf 2000 de Bonneau, d'un Lavaux St-Jacques 2008 de Rousseau et d'une Cascina Francia 2004 de Conterno.
    Beau moment !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Au début, j'avais envie de bordeaux, mais je n'ai pas trouvé chaussure à mon pied.

      Supprimer
    2. Demaaaande, Vincent, demaaaande !
      :)

      Supprimer
  2. "Triangle inversé"... ça ne veut rien dire. Triangle car 3 angles mais pas de sens. Un triangle pointe en bas est un triangle comme un autre. Peut-être que sa représentation est inversée par rapport à celle classique.
    Pyramide inversée, ça fait plus de sens par contre.

    Ecolos les plus cons du monde ? Je sais pas, ils se valent tous je trouve (pour les voir à "l'œuvre" dans d'autres pays). Mais à partir du moment où on a la droite la plus conne du monde, la gauche la plus conne du monde, c'est possible qu'on ait les écolos les plus cons du monde...

    Alors rien sur les Gaillac ? Aucun producteur à conseiller ???

    Tom B.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. En symbolisme, Tom, depuis la Nuit des Temps, on parle de triangle inversé, renversé ou versé.

      Supprimer
    2. Gaillac, hormis Plageoles et Rotier, si tu recommandes des domaines ?

      Tom

      Supprimer
    3. J'aime bien ce qui se fait au Champ d'Orphée. Plus modestement, la cuvée braucol de La-Croix-des-Marchands est souvent délicieuse. De beaux jus également au Mas Pignou.

      Supprimer
  3. Vosne Beaumonts 2000 de Leroy 2000 fait l'affaire aussi !

    RépondreSupprimer
  4. Beaux exemples de "service à l'assiette" en tous cas, si tu vois ce que je veux dire...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ben non, aucun service à l'assiette. Les entrées sont en fait des séries de tapas "para compartir" servis dans des assiettes communes. Et la bécasse, elle, est arrivée dans son plat de four.

      Supprimer
  5. Je ne résiste pas :
    "Mais il existait dans la maison une vieille coutume, appelée le « conte de la Bécasse ».
    Au moment du passage de cette reine des gibiers, la même cérémonie recommençait à chaque dîner.
    Comme il adorait l’incomparable oiseau, on en mangeait tous les soirs un par convive ; mais on avait soin de laisser dans un plat toutes les têtes. Alors le baron, officiant comme un évêque, se faisait apporter sur une assiette un peu de graisse, oignait avec soin les têtes précieuses en les tenant par le bout de la mince aiguille qui leur sert de bec. Une chandelle allumée était posée près de lui, et tout le monde se taisait, dans l’anxiété de l’attente.
    Puis il saisissait un des crânes ainsi préparés, le fixait sur une épingle, piquait l’épingle sur un bouchon, maintenait le tout en équilibre au moyen de petits bâtons croisés comme des balanciers, et plantait délicatement cet appareil sur un goulot de bouteille en manière de tourniquet.
    Tous les convives comptaient ensemble, d’une voix forte :
    – Une, – deux, – trois.
    Et le baron, d’un coup de doigt, faisait vivement pivoter ce joujou.
    Celui des invités que désignait, en s’arrêtant, le long bec pointu devenait maître de toutes les têtes, régal exquis qui faisait loucher ses voisins.
    Il les prenait une à une et les faisait griller sur la chandelle. La graisse crépitait, la peau rissolée fumait, et l’élu du hasard croquait le crâne suiffé en le tenant par le nez et en poussant des exclamations de plaisir.
    Et chaque fois les dîneurs, levant leurs verres, buvaient à sa santé.
    Puis, quand il avait achevé le dernier, il devait, sur l’ordre du baron, conter une histoire pour indemniser les déshérités." - Guy de Maupassant - Contes de la bécasse (1883)

    La passée du matin, la passée du soir, ce vol qui surprend, affole et le bonheur d'un chien battant le roncier pour enfin surgir dans son triomphe délicatement porté. Et combien de passées silencieuses, dans l'écho des ramures. Dans la resserre, pendue, elle attend le capucin qui la bénira.

    Quant au "triangle inversé" il fut de funeste usage en un "temps déraisonnable", mais ceci est une autre histoire.




    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Merci, Christophe.
      Oui, pour ce qui est du triangle inversé, j'ai préféré passer sur le contexte…

      Supprimer
  6. Des bécasses à Monvinic! Ça me donne l'envie de monter dans un avion pour Barcelone…
    Laplume

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Articles les plus consultés