Baisse de la consommation des pesticides en France.

Quand les trains arrivent à l'heure, ou du moins pas trop en retard, il faut aussi le dire. Car il est de bon ton de stigmatiser les vilains paysans français, pollueurs de la planète. Les richelieux en daim solidement ancrées dans le bitume ou la moquette, de retour d'un week-end en avion, le citadin s'indigne de la surconsommation de "pesticides"*. Avant de filer au supermarché éthique du coin (cherchez l'erreur) acheter un lait de soja bio brésilien qui fait autant de trous dans l'estomac qu'à la couche d'ozone et la forêt amazonienne.

N'empêche que les péquenots, les bouseux de la campagne, l'écologie, ils n'ont pas fait qu'en parler ces derniers temps. Malgré des conditions météorologiques calamiteuses sur certaines régions, l'usage des produits phytosanitaires a baissé de près de 6% entre 2011 et 2012, 5,7% exactement. Les agriculteurs ont réussi "à inverser la courbe", a annoncé aujourd'hui leur ministre, lors d'une conférence de presse, à l'occasion du point d'étape annuel du plan Ecophyto 2018, issu du Grenelle de l'Environnement, un plan dont l'objectif consiste à réduire de moitié l'usage des produits de protection des cultures d'ici à 2018.
Pour Stéphane Le Foll, "ce sont des résultats encourageants, même si nous ne sommes pas au bout de l'objectif". C'est sûr qu'il y a encore du boulot mais quand même, la baisse atteint jusqu'à moins 11% pour les insecticides et les herbicides. Compte tenu du climat, ce sont bien évidemment les fongicides qui ternissent le bilan global puisque leur utilisation a augmenté de 6%.

Encore une fois, il est bien trop tôt pour crier victoire, l'effort environnemental doit se poursuivre, s'amplifier même. Pour ce qui est du phytosanitaire, en agriculture, bien sûr, mais aussi dans toutes les activités humaines, professionnelles ou de loisir. La balle est dans le camp de chacun d'entre nous.

* On l'a vu récemment encore dans le domaine vinicole, au moment des vendanges, où le magazine Que Choisir s'était offert un beau coup de pub en montant une belle intox à ce sujet, intox largement reprise par la Presse nationale. Il y a fort à parier que les chiffres annoncés par Stéphane Le Foll auront moins d'écho.