Puigdemont: on ne va pas en faire un plat!
Soyons francs, ce Carles Puigdemont dont parle désormais la Presse du Monde entier, qui nous a fait le coup de la "fuite de Bruxelles", aussi rocambolesque que grotesque, était il y a trois ans encore un parfait inconnu. À part évidemment chez quelques nationalistes exaltés des environs de Gérone, capitale avec quelques villes moyennes de la région du sécessionnisme catalan.
Bien sûr, il y avait la "célèbre" pâtisserie familiale d'Amer, un bled de la comarque de la Selva, entre Gironés et Garrocha, mais cette célébrité est toute relative, là encore très locale à l'image des capricis, les biscuits du coin, qui constituent avec les cocas ses spécialités.
Pourtant, loin de la pâtisserie catalane (qui avec sa manie rocaienne de préférer les poudres aux œufs est tout sauf inoubliable), son patronyme, Puigdemont, est connu bien au-delà des frontières de la région catalane. Pas pour la pâtisserie, donc, ni pour la politique, mais pour la céramique. Un Puigdemont, pour les chineurs avertis, ceux qui s'intéressent en particulier au mobilier et aux objets des années cinquante-soixante, c'est un plat de terre rouge.
Depuis trois générations, l'entreprise de la famille Puigdemont (on ne connaît pas le lien de parenté exact, ou même s'il en existe un) est installée à La Bisbal d'Emporda. Dans l'atelier de la carrer de la Industria, les sœurs actuellement aux affaires continuent de pétrir l'argile, richesse millénaire de la région. On en connaît les carrelages et les éléments de construction en terre cuite*, mais il y a donc aussi beaucoup de poterie traditionnelle, principalement alimentaire, cruches, vinaigriers, services et donc ces fameux plats Puigdemont qui commencent à être recherchés.
Non pas que ce qui est actuellement produit chez Puigdemont, mais ce sont les originaux, de la seconde moitié du vingtième siècle qui ont la côte. Et singulièrement la série des poissons, véritable signature d'une des grandes époques touristiques de la Costa Brava. On les trouvait souvent dans les belles villas appartenant à de riches propriétaires allemands ou scandinaves, éventuellement français, ces mêmes villas d'où sont sorties il y a quelques années de fantastiques pièces de mobilier, inconnues en Espagne.
Pour ce qui est, donc, de ces originaux, qui sait, la côte va peut-être monter grâce à la publicité indirecte que leur fait le réfugié pathétique de Bruxelles. Vous en trouverez peut-être ici et là, aux puces, dont vous vérifiez l'état, les éventuelles fêlures et la signature. Sinon, pour l'aspect décoratif, qui nous parle d'une Catalogne moins triste que celle des derniers mois, rabattez-vous sur les modèles actuels de la fabrique Puigdemont. C'est le moment ou jamais de promouvoir les spécialités de cette région frappée de plein fouet par la transformation prévisible, prévue, du rêve national-populiste en cauchemar**.
* Comme les jalousies de la maison Ferrés dont je parlais ici, à propos d'un restaurant qu'il faut aller visiter mais surtout ne pas y manger.
** Ne noircissons pas le tableau, mais la réalité est là, entre les départ d'entreprises, l'effondrement du Tourisme (singulièrement haut-de-gamme), la congélation du marché immobilier et, dernière mauvaise nouvelle en date, une brutale montée du chômage qui ne semble pas saisonnière. La Catalogne est même devenue un des bonnets d'ânes de l'Espagne au mois d'octobre. comme en témoignent les chiffres ci-dessous.
Es-tu certain du lien familial ?
RépondreSupprimerPour la pâtisserie? Oui, certain. Il est le petit-fils du fondateur qui, d'ailleurs, a eu une histoire elle aussi rocambolesque, mais moins dévastatrice pour la Catalogne: 'El Mundo' raconte qu'il fut déserteur de l'armée républicaine catalane lors de la bataille de l'Èbre contre Franco.
Supprimerhttp://www.elmundo.es/cronica/2016/01/17/569a21d0e2704eff308b4659.html
non, la Ceramica Puigdemont.
SupprimerJe n'ai pas réussi à le savoir. Le savent-ils eux-même? Ici, en Catalogne, et surtout dans le Gironés, c'est un peu comme chez moi en Ariège, on est tous cousins…
SupprimerPfffffff tu ne sais rier
RépondreSupprimerTon imperilism c’est claire conard
RépondreSupprimerCher "m" et courageux troll national populiste, je ne crains qu'à votre illettrisme (probablement du à l'excès de patois et au manque d'ouverture au Monde) s'ajoute une profonde misère intellectuelle, assez commune à tous les recalés de votre genre.
RépondreSupprimerBona nit !