Beaujolais mondial.


Dommage, pour le Coca-Cola, les abstèmes et les pisse-froids, c'est la boisson du jour ! Rien  que pour ça, on aime le beaujolais-nouveau, cette idée de partage, donc de retour aux sources (populaires) du vin. Aujourd'hui, il n'y a pas de castes, ou presque, pas d'âge, pas de frontières, pas de drapeau, si ce n'est celui de la fête et de l'ivresse collective. De la bacchanale qui chasse les démons tout en les enchantant.


Aujourd'hui, jeudi 16 novembre 2017, comme tous les ans, le beaujolais-nouveau est partout sur la planète. En France, bien sûr, dont on ressort les symboles, et parfois même les clichés, Depardieu et les bistrots qui sentent bon la sciure, le saucisson chaud du charcutier de Bourg-en-Bresse, mais aussi des étiquettes joyeuses, appétissantes, des blagues à deux balles excusées d'avance à cause de l'excès. 


En France et au Japon, sûrement l'autre nation du beaujolais-nouveau. Est-ce à cause de cette culture de l'amylique* qu'on comprend immédiatement en buvant, ou en tentant de boire du saké, nimbé d'arômes bananiers? Toujours est-il qu'en faisant le tour du Monde des images de la fête et de ses préparatifs, le pays où naît le Soleil est omniprésent, parfois d'ailleurs dans de sublimes délires quasiment psychédéliques: affiches, selfies, bains rouges, mariage avec le bœuf de Kobé… no limit.


Alors bien sur, il y a les bégueules, ceux qui n'en veulent pas comme ce bar-à-bières de Swansea au Pays de Galles, qui lance une "campagne anti-vin" qu'on veut croire humoristique sous ses oripeaux punk. Il y a les snobs, qui ne veulent pas frayer avec le vulgaire, avec le buveur d'en bas. Les vilains du pousse-caddie qui essayent de nous faire passer des vessies pour des lanternes.


Mais globalement (cette globalisation franchement me plaît), c'est de plaisir qu'il est question. Les beautés russes qui se drapent de tricolore, leurs voisins des pays de l'Est qui inventent des grands crus bizarre, les Aussies fiers de leur gamay nouveau, des Grecs, des Américains qui le font venir en drone à Frisco, des chiens hollandais qui en boivent, les Londoniennes qui en profitent pour nous montrer leurs escarpins, Jeff Coutelou et son go-fast languedocien flashé à 13,5° à Ivry, Nono le caviste des Cépages d'Ermont près de Paris, faisant monter une barrique de gaillac-primeur, des Auvergnats tous frais à Clermont, le joli dessin de Castelbajac…
Le beaujolais-nouveau, le vin nouveau, c'est drôle, ça rend le jaja plus convivial, plus humain, plus convivial. Donc, forcément, c'est bien. 
Santé, les amis! Peace, bojo & love!




 * "L'amylique" comme disent les spécialistes, que le buveur moyen reconnaît principalement à son goût de banane, c'est un grand classique du beaujolais et des vins nouveaux. De tous les vins en fait vinifiés en macération carbonique ou semi-carbonique, la méthode mise au point des les Corbières pour sauver les méchants carignans et utilisée dans le Rhône. Ce n'est pas nécessairement la signature d'un vin industriel, de ces fameuses levures dont on parle parfois à tort et à travers, la plupart des vins nouveaux sont plus ou moins amyliques, y compris des jus parfaitement bio et 'naturels'. Bref, ayez la banane, et si vous voulez en savoir plus, lisez (dans quelques jours, à jeun) la chronique documentée que j'avais écrite en 2012 sur ce sujet prompt à faite dire beaucoup de bêtises et de contre-vérités commerciales. De gros bobards de bougnats et de Thénardier, quoi… 






Commentaires

Articles les plus consultés